Homme polyvalent, il touche à divers domaines avec une nonchalance amusée et une certaine dévotion à la bohème. Après un séjour aux États-Unis, il aborde la mise en scène avec Yo quiero que me lleven a Hollywood (1931), Falso noticiario (1933), petits films comiques, et El malvado Carabel (1935), ou La señorita de Trevelez (1936, d'après Arniches), qui permettent de le situer en première ligne du morne cinéma républicain. Durant la guerre civile, il se met au service de la propagande franquiste et prolonge ce cinéma de croisade avec des longs métrages de fiction tournés en Italie : Carmen fra i rossi (1939) et Sancta Maria (1941). De retour en Espagne, il commence par s'inscrire à l'intérieur des genres en vogue, tel le film historique (Correo de Indias, 1942), ou le policier, avec un net penchant pour le pittoresque des quartiers populaires de Madrid (La torre de los siete jorobados, 1944 ; El crimen de la calle Bordadores, 1946). Cependant, il s'écarte des valeurs dominantes dans le cinéma espagnol de l'époque, fait preuve d'une rare vitalité et d'un certain rejet de l'obscurantisme, aussi bien avec une comédie brillante comme La vida en un hilo (1945) qu'avec un drame familial comme Nada (1947). Duende y misterio del flamenco (1952), primé à Cannes, atteste son goût du folklore. Il signe également Café de Paris (1943), Domingo de carnaval (1945), El traje de luces (1947), El Marqués de Salamanca (1948), El Señor Esteve (id.), El último caballo (1950), Cuento de hadas (1951), El cerco del diablo (un sketch, 1952), La ironía del destino (1955), El baile (1959), Mi calle (1960).