Roger Carel, de son vrai nom Bancharel, est un acteur français né le 14 août 1927 à Paris. Spécialisé dans le doublage, il est la voix d'Astérix, C-3PO, Alf, Winnie l'ourson ou encore Kermit la grenouille.
Roger s'oriente dans un premier temps vers la prêtrise mais la vie au séminaire ne lui plait guère. Il décide donc de s'inscrire dans une école d'ingénieur mais une nouvelle fois, Roger n'est pas dans son élément. Il découvre en effet son amour pour la comédie et décide donc de suivre la formation du cours Simon. En parallèle, il débute au théâtre, dans des pièces comme Les Gaîtés de l'escadron de George Courteline, Cymbeline de William Shakespeare ou encore Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas père. Jusque dans les années 80, Roger joue ainsi dans une trentaine de pièces, récitant les textes des plus grands dramaturges, de Molière à Feydeau en passant par Offenbach, Romain Gary, Irwin Shaw et Jean Giraudoux. Il collabore également avec des metteurs en scène et acteurs de renom comme François Perier, Pierre Mondy, Michel Serrault, Jean Poiret, Robert Hossein ou encore Jean-Pierre Grenier.
Carel et le cinéma Mais si Roger Carel a une très belle carrière sur les planches, il n'a pas manqué de travail non plus à l'écran puisque dès 1952 il entame une carrière au cinéma, dans Le Fils de Lagardère de Fernando Cerchio. Par la suite le public peut le retrouver dans des films comme Rencontre à Paris (Georges Lampin - 1955), L'Ami de la famille (Jacques PINOTEAU - 1957), Croquemitoufle (Claude Barma - 1958), Ophélia (Claude Chabrol - 1961), L'empire de la nuit (Pierre Grimblat - 1962), Les Bricoleurs (Jean Girault - 1962), La mort d'un tueur (Robert Hossein - 1963), La grosse caisse (Alex Joffé - 1965), Le saint prend l’affût (Christian-Jaque - 1966), Le vieil homme et l'enfant (Claude Berri - 1966). Pourtant, malgré tout son talent, il reste cantonné aux seconds rôles, comme dans Clérambard (Yves Robert - 1969), Une veuve en or (Michel Audiard - 1969), Le Viager (Pierre Tchernia - 1971), Eglantine (Jean-Claude Brialy - 1972), Elle cause plus... elle flingue (Michel Audiard - 1972) et Le Grand Bazar (Claude Zidi - 1973).
Par la suite, il tourne dans des films plus confidentiels avant de retrouver ses éternels seconds rôles dans La Grande Récré (Claude Pierson - 1975), La Gueule de l'autre (Pierre Tchernia - 1979), On a volé la cuisse de Jupiter (Philippe De Broca - 1980), Le Coup du parapluie (Gérard Oury - 1980), Signé Furax (Marc Simenon - 1980), Le Retour des bidasses en folie (Michel Vocoret - 1982), Le Jeune Marié (Bernard Stora - 1982), L'été meurtrier (Jean Becker - 1982) ou encore Papy fait de la résistance (Jean-Marie Poiré - 1983). En 1995, il tourne pour la dernière fois pour le cinéma, sous la direction de Bertrand Blier pour le film Mon Homme.
Quelques rôles pour la télé Cette longue carrière lui a donné la possibilité de côtoyer de nombreux acteurs de talent comme Bourvil, Paul Meurisse, Pierre Richard, Micheline Dax, Darry Cowl, Jean Lefebvre, Jacqueline Maillan, Claude Rich, André Pousse, Jean Carmet, Paul Preboist, Henri Salvador, Michel Galabru, Rosy Varte, Claude Brasseur, Gerard Depardieu, Yves Robert, Bernadette Lafont, Dominique Lavanant, Francis Lax, Annie Girardot, Philippe Noiret, Gérard Jugnot, Pierre Tornade, Maurice Chévit, Pierre Desproges, Jean-Marc Thibault, Coluche et Mylène Demongeot. Mais en parallèle de ses rôles au théâtre et au cinéma, Roger tourne également à de nombreuses reprises pour la télévision. Le public peut ainsi le voir dans de nombreux téléfilms comme La caméra explore le temps (1961), Cette nuit à Bethléem (1967), Le Voyageur des siècles (1971), Le passe-muraille (1977), Les cinq dernières minutes (1985), Les mouettes (1991), La clef des champs (1998), mais aussi dans les séries Arsène Lupin (1971-1974), Marie Pervenche (1990) et La Crim' (2005).
Spécialiste du doublage Mais si Roger Carel est devenu célèbre auprès du grand public, ce n'est pas pour ses nombreux seconds rôles pour le cinéma et la télévision, c'est avant tout pour sa carrière dans le doublage. Ainsi, dans les années 60 il devient la voix française de Jack Lemmon, puis double Peter Sellers dans Docteur Folamour. Parmi ses faits d'armes, Roger devient également la voix de Pat Morita dans la saga Karaté Kid et surtout celle du robot C-3PO dans les six premiers volets de la saga Star Wars. Mais sa carrière d'acteur de doublage l'a également conduit à doubler Fred Astaire (La tour infernale) ou encore Ian Holm (Lord of War). Il est également la voix de la voiture dans Jurassic Park et le narrateur de L’Étoffe des héros.
Mais sa voxographie est surtout impressionnante en ce qui concerne les films d'animation. Sa voix, inimitable, est très vite repérée par les studios de doublage puisque dès 1940 il intègre l'équipe de doublage du film Pinocchio pour doubler Jiminy Cricket. Néanmoins, il doit attendre les années 60 pour devenir la voix officielle d'Astérix. Il est également la voix de Kaa du Livre de la jungle, ainsi que celle de Winnie l'ourson et Porcinet dans Les Aventures de Winnie l'ourson. La voix de Bernard dans Bernard et Bianca c'est encore lui, tout comme celle de Jolly Jumper dans Les Daltons en cavale et celle de Basil dans Basil, détective privé. Il est également la voix de Petrie dans la saga du Petit dinosaure. Mais Roger ne s'est pas arrêté en si bon chemin puisqu'il est également la voix française de Alf, de Benny Hill, du Maestro dans la série animée Il était un fois ... mais aussi celle de Kermit la grenouille dans Le Muppet Show.
Une retraite bien méritée Autant dire que Roger est un acteur bien occupé depuis les années 40 et ses débuts dans la comédie. Néanmoins, à partir des années 2010, il se met quelque peu en retrait. Il reprend tout de même la voix d'Astérix en 2014 pour le film animé Le Domaine des dieux réalisé par Alexandre Astier. Il meurt le 11 septembre 2020, âgé de 93 ans.