Sorti en 2006, le troisième volet de la saga Mission : impossible est dominé par un Tom Cruise omniprésent et survolté, qui veille sur tous les détails. Et qui, des gros plans aux cascades choc, s’accorde une place en or !
Sorti en 2006, le troisième volet de la saga Mission : impossible, diffusé à 20h50 sur TF1, est dominé par un Tom Cruise omniprésent et survolté, qui veille sur tous les détails. Et qui, des gros plans aux cascades choc, s’accorde une place en or ! Dès les premières secondes du film, le suspense prend aux tripes : l’agent Ethan Hunt (Tom Cruise), le visage décomposé et dégoulinant de sueur, est attaché à une chaise, impuissant, face à l’ignoble Owen Davian (Philip Seymour Hoffman). Ce trafiquant d’armes sans scrupule pointe alors son arme sur la tempe de Julia (Michelle Monaghan), la ravissante femme du héros. Osera-t-il tirer ? Cette scène d’ouverture choc a été soufflée par Tom Cruise à J.J Abrams. Le réalisateur l’impose aussitôt aux scénaristes, qui préfèrent, eux, un démarrage moins brutal. Ils obtempèrent, la mort dans l’âme. A la fois producteur, coscénariste et acteur vedette, Tom Cruise fait de cette superproduction une œuvre taillée sur mesure à sa gloire d’acteur mégalo…Tom tout-puissantSi le comédien a décidé de prendre le pouvoir, il a ses raisons : déçu par ses collaborations avec John Woo et Brian De Palma, réalisateurs des précédents volets de la saga, Tom Cruise, pourtant déjà producteur, n’a récolté que 50 millions de dollars sur ces deux films. Pire : il pense que Woo et De Palma ne l’ont pas assez mis en valeur à l’image… L’heure de la revanche a donc sonné. Elle commence par la négociation, musclée, entre le producteur Cruise et les financiers de la Paramount. Ces derniers frisent la crise cardiaque en découvrant un projet qui fait voyager l’agent Ethan Hunt dans quinze pays différents, pour un budget de 240 millions de dollars. "Ce type est fou : il va tous nous mettre sur la paille !", enragent les gestionnaires. Au terme d’âpres négociations, Tom Cruise, qui a rogné sur son cachet, accepte un budget de 150 millions de dollars. À une condition: il veut choisir le réalisateur.Fan d’AliasTom Cruise a une idée fixe : fan d’Alias, dont il vient de dévorer les deux premières saisons en DVD, il veut que Jeffrey J. Abrams, le concepteur de la série, soit "son" réalisateur. "Il m’a appelé alors que j’étais en train de tourner, à Hawaï, le pilote de Lost", raconte l’intéressé. Une rencontre est prévue à Los Angeles, où un Cruise surexcité lui lâche : "Je voudrais que tu sois mon partenaire et mon ami. Tu as un an pour retravailler le scénario et me proposer une histoire du tonnerre. Je te donne carte blanche !" Abrams, qui n’a que 38 ans, n’en croit pas ses oreilles. Pour remercier Tom Cruise d’avoir immédiatement cru en lui, le cinéaste pond un long-métrage où l’image de la star est particulièrement soignée. Tom est de toutes les cascades, filmé par cinq caméras là où les autres acteurs n’ont droit qu’à un seul objectif…A lui les gros plans les plus léchés, les travellings bichonnés et les scènes les mieux préparées. Et, lors de la sortie du film, Jeffrey J. Abrams en rajoute une couche, en déclarant, mielleux, à la presse : "Tom est extraordinaire de courage : il a tenu à faire toutes ses cascades sans doublage. Et il a toujours su en calculer les risques comme un grand professionnel…"Jean-Baptiste Drouet de Télé 7 Jours
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