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Dans ce premier film israélien, vous ne ressentirez pas les tensions communautaires ni ne verrez d’engins chenillés. Vous ne verrez
d’ailleurs pas grand-chose, si ce n’est une variation justement contenue sur le thème du mari, de la femme et de l’amant, réunis par le destin dans une banlieue de Tel-Aviv, à cinq heures de Paris. Les chansons débarrassent cette comédie douce-amère de ce qu’elle pourrait avoir de démonstratif et de rabâché. Grâce à elles, les protagonistes parlent peu, sûrement pour les mêmes raisons qui vous font demeurer cois dans l’intimité d’un être bien-aimé. À l’image des amoureux, mariés ou amants, le film reste souvent là, muet, comme engourdi, bourré de sentiments intransmissibles. Et c’est bien sûr lorsqu’il se tait qu’il a le plus à dire.
Toutes les critiques de A 5 Heures De Paris
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Prudovsky dose les choses d'une main légère. Le scénario est parfois languissant, mais il y a de la finesse, de la tendresse, et un plaisant duo d'acteurs.
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Car rarement séducteur aura été aussi humble, maladroit, l'anti-héros par excellence. Yigal est le genre de taxi qu'un passager indélicat peut gruger sans mal, prétextant qu'il doit aller demander des shekels à sa femme. A ce jeu, on ne l'aura pas deux fois ? Eh si, et le même client encore ! Yigal n'est pas naïf, plutôt d'une infinie gentillesse, d'une compassion et d'une patience hors norme. Ce qui lui permet de séduire cette jolie brune cachant sa tristesse de ne pas être devenue concertiste... Les plus belles séquences sont, comme souvent, celles du début de l'histoire : regards qui se prolongent, conscience partagée que quelque chose se noue, qui n'a pas encore de nom. Est-on sûr, d'ailleurs, que cette histoire ira bien loin ? Les deux comédiens, Dror Keren et Helena Yaralova (vue dans Kedma, d'Amos Gitaï) excellent dans ce subtil apprivoisement. La sensibilité et la discrétion de Leon Prudovsky, qui les dirige, font le reste. Cette « brève rencontre » russo-israélienne (et universelle) nous touche sans qu'on s'y attende.
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Rien de plus que l'expérience d'une banalité, dans un film partagé entre la chronique amoureuse Before Sunrise (Linklater) et l'atmosphère tragique que distille Yigal, un homme vieillissant en quête d'une deuxième chance.
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Pour son premier film Leonid Prudovsky signe une romance lumineuse, comédie douce-amère à la mise en scène simple, à l’écriture léchée, portée par l’interprétation des deux acteurs principaux. Un long-métrage qui démontre de belle manière l’universalité du cinéma israélien. Beaucoup l’avaient oubliée.
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Un petit film doux et tendre, qui dit juste qu’à Tel- Aviv aussi, on a le droit de tomber amoureux et de chanter à tue-tête en bagnole.
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A 5 heures de Paris, qui ne se situe certes pas parmi les oeuvres les plus critiques de la société ou de la politique israéliennes, est de fait une petite comédie romantique bien troussée, dont la sensibilité est faite pour l'essentiel de mélancolie, d'humour et de douceur.
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Si l’atout majeur d’A cinq heures de Paris repose sur un casting finement choisi, le montage représente sa principale faiblesse. Les scènes s’étirent et nombre de séquences ne font qu’illustrer des situations évoquées par les personnages au cours de discussions. Ce procédé redondant donne au film des allures didactiques : un comble pour une comédie où les deux héros sont des Charlot en puissance ! Ces maladresses stylistiques sont pesantes mais, néanmoins, A cinq heures de Paris reste une comédie sympathique où les héros nous sont familiers car ordinaires - dans un sens positif, cela va sans dire.