Première
par Christophe Narbonne
Les films de Jean-Paul Rappeneau sont à la fois des poupées russes scénaristiques, où un rebondissement chasse l’autre, et des trains lancés à toute vitesse vers un dénouement limpide et imparable. Ils dessinent de grandes arabesques dont la caméra, en mouvement quasi perpétuel, tente de capturer l’essence romanesque. Car chez Rappeneau, le mouvement, c’est la vie ; la vie qui pulse à chaque plan, dans le moindre recoin de l’écran. Moins high concept que ses grandes comédies classiques ("Le Sauvage", "La Vie de château"), moins littéraire que ses trois derniers films ("Cyrano de Bergerac", "Le Hussard sur le toit", "Bon Voyage"), "Belles Familles" ne déroge pas à cette règle d’or, tout en proposant une réflexion profonde, brillante et touchante sur la famille, ses valeurs, la mémoire et sur cette encombrante mélancolie qui renvoie de façon entêtante aux blessures de l’enfance. Comme s’il était parachuté d’un drame d’Arnaud Desplechin, Mathieu Amalric incarne, à lui seul, l’esprit de ce film étranger aux modes, qui fait se télescoper classicisme et modernité avec une éclatante évidence.
Première
par Christophe Narbonne
Les films de Jean-Paul Rappeneau sont à la fois des poupées russes scénaristiques, où un rebondissement chasse l’autre, et des trains lancés à toute vitesse vers un dénouement limpide et imparable. Ils dessinent de grandes arabesques dont la caméra, en mouvement quasi perpétuel, tente de capturer l’essence romanesque. Car chez Rappeneau, le mouvement, c’est la vie ; la vie qui pulse à chaque plan, dans le moindre recoin de l’écran. Moins high concept que ses grandes comédies classiques ("Le Sauvage", "La Vie de château"), moins littéraire que ses trois derniers films ("Cyrano de Bergerac", "Le Hussard sur le toit", "Bon Voyage"), "Belles Familles" ne déroge pas à cette règle d’or, tout en proposant une réflexion profonde, brillante et touchante sur la famille, ses valeurs, la mémoire et sur cette encombrante mélancolie qui renvoie de façon entêtante aux blessures de l’enfance. Comme s’il était parachuté d’un drame d’Arnaud Desplechin, Mathieu Amalric incarne, à lui seul, l’esprit de ce film étranger aux modes, qui fait se télescoper classicisme et modernité avec une éclatante évidence.