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Qui connaît un peu l’oeuvre au noir du tandem Boileau-Narcejac (Les Diaboliques et Sueurs froides sont notamment tirés de deux de leurs bouquins, Celle qui n’était plus et D’entre les morts) ne sera pas étonné d’apprendre que le troisième fi lm de Safy Nebbou, adapté de L’Âge bête, gratte derrière la façade de la normalité. Jeune homme bien sous tous rapports, Louis est au fond un déséquilibré qui n’a jamais surmonté la mort accidentelle de sa mère ; Pierre, son père, est un intellectuel bourgeois qui se réfugie dans le travail pour ne pas avoir à affronter les problèmes. Comme dans L’Empreinte de l’ange, son deuxième fi lm, le réalisateur creuse la question du deuil, de son rejet, des névroses et des psychoses qui en découlent. Il le fait, et c’est plutôt nouveau, avec une grande sensibilité visuelle, le fantastique affleurant à l’image par les seuls cadrages – les décors naturels sont également bien choisis. Le film n’est jamais aussi prenant que lorsque Nebbou s’attache à montrer l’animalité du jeune héros, tour à tour brute, chasseur, voyeur, protecteur. Il est moins convaincant dans les scènes de tension latente entre le fils et son père, rendues sur-signifiantes par les airs d’opéra en fond sonore. Charles Berling peut malgré tout être fier d’Émile, qui possède la présence et le charme paternels, avec un mystère et une gravité qui n’appartiennent qu’à lui. Les chiens ne font pas des chats.
Toutes les critiques de Comme un homme
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Safy Nebbou tient son pari de nous tenir en haleine face à son énigmatique preneur d'otage. De même, il parvient à vaincre nos réticences de voir le rôle confié à Émile Berling, fils de Charles, qui endosse donc ici le rôle du père.
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Cette ambitieuse parenthèse initiatique écarte bien des facilités, et fait honneur à bien des objectifs. (...) "Comme un homme" embrasse parfois trop pour bien étreindre, mais compense aisément en justesse ce qu'il perd en ampleur.
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Si la trame narrative trace le classique chemin d’une résolution des enjeux dramatiques et affectifs (le père et le fils vont peu à peu s’approcher), la mise en scène joue quant à elle un passionnant jeu contradictoire. Ne cessant, en empruntant de manière revendiquée autant qu’intelligente, les codes crépusculaires des contes de fées et leur force psychanalytique, d’épaissir et d’opacifier jusqu’à une ambiguïté délétère le mystère de son héros. Vertigineux et brillant.
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Comme un homme est donc une introspection ténébreuse dans la complexité de l’adolescence, traitée avec tout le savoir-faire visuel et musical d’un cinéaste toujours à l’aise avec les images et la musique qu’il soigne particulièrement. Sans apporter l’originalité ou la singularité suffisantes pour faire de son nouvel opus un grand film, Safy Nebbou réussit une fois de plus à nous troubler et à éveiller l’interrogation quant aux non-dits adolescents que l’on côtoie sans jamais en percevoir la densité.
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L’adaptation du très bon roman de Boileau-Narcejac donne au film son squelette et une identité qui aurait pu devenir une franche réussite si l’on n’avait pas droit à une réalisation prétentieuse et des acteurs au jeu bien trop appuyé.
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Le film, adapté de l'Age Bête de Boileau-Narcejac, oscille entre le thriller psychologique froid et le drame familial intime. Emile Berling a une présence magnifique à l'écran et se confrontation avec son père est tour à tour brutale et émouvante.
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Une adaptation solide, au risque d'une certaine routine, d'un roman à suspense de Boileau-Narcejac qui vaut surtout pour les face-à-face entre Charles et Emile Berling, père et fils à l'écran comme à la ville.
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Nebbou essaye de transcender le naturalisme français par une stylisation soignée sans y parvenir totalement. Plutôt qu’habité, hanté par un univers noir à la Hitchcock ou à la Lynch, on sent ses efforts pour faire genre. Efforts méritoires : sans être immense, Comme un homme est un très honnête film noir, non dénué d’une certaine élégance dans le filmage.
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"Comme un homme" se contente de peu, et fait évoluer son arrière-plan de fait divers à vide, à tel point qu'il semble se reposer sur la seule ressemblance physique pour incarner la relation filiale.