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La country n’a jusqu’à présent inspiré au cinéma que quelques rares réussites (Tender Mercies, avec Robert Duvall, et Honkytonk Man, de et avec Clint Eastwood). Crazy Heart s’inscrit dignement dans la même lignée et rappelle la place cruciale de cette musique – aussi importante que le jazz – dans le paysage culturel américain. Ce premier film d’un acteur passé à la réalisation est littéralement porté par ses deux interprètes principaux : Maggie Gyllenhaal, généreuse et brave en mère célibataire qui veut encore tenter sa chance avec un homme pourtant prénommé Bad, et Jeff Bridges, qui a l’air d’être né pour ce rôle conflictuel opposant le charme et la douceur à l’irresponsabilité et l’autodestruction.
Toutes les critiques de Crazy Heart
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Scott Cooper, le jeune auteur du film, et par ailleurs acteur, ne cherche jamais à éviter les clichés. Au contraire, il leur fonce droit dessus, les embrasse, s’y love confortablement, s’y plaît – mais jamais ne s’y complaît. C’est toute la différence avec, par exemple, The Wrestler. Tandis que Darren Aronofsky, revenu de sa pompeuse cure de jouvence, affichait sa nouvelle sobriété visuelle comme un trophée, inventant là une sorte de discrétion ostentatoire, Scott Cooper, lui, manifeste une sérénité impressionnante, animé par le seul désir de sculpter un écrin pour ses acteurs. A commencer par Jeff Bridges, en route pour les oscars, sans pour autant forcer le trait.
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Ne cherchez rien de neuf sous le soleil de l’ouest américain, mais du charme, ça oui ! Et de jolis sentiments, du romantisme, des acteurs impeccables : Maggie Gyllenhaal, Robert Duvall et last but nos least, le grand, le beau, l’hyper « golden globé » Jeff Bridges qui porte le film sur ses épaules fatiguées. Sa performance, parlée et chantée, d’has been alcoolisé qui retrouve le goût de la vie, la mélancolie du film, les chansons et la tonalité nostalgique du film font mouche.
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Prenez la route avec Bad Blake pour ce périple amusant, vitalisant et émouvant. Vous ne le regretterez pas.
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Crazy Heart fonctionne à fond car chacun des personnages est totalement sincère et jamais dupe de ce qu'il est profondément. Et le tout est superbement écrit et filmé.
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(...) Maggie Gyllenhaal, décidément, a une capacité surprenante à jouer juste et et sur des registres radicalement opposés. Mais ce qui nous réjouit le plus, c'est de voir le grand Jeff Bridges enfiler sa sangle de guitare et nous chanter une de ces bonnes vieilles chansons du Sud...
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Le film avance sur un tempo placide, irrigué par le pouls de son personnage principal, en road movie perpétuel. Et quand soudain le bonheur affleure, timide, s'esquissant dans le coin du regard fatigué de Bad Blake, l'émotion surgit à pas feutrés. La peur de replonger, de mal faire, infiltre chaque parcelle de plan, un suspense inédit intensifie les scènes les plus banales (Blake l'alcoolique jouant avec l'enfant de Jean), tandis que les saloons texans, jusqu'ici glauques et anonymes, prennent soudain visage humain. Film en mode mineur donc, que ce Crazy Heart, d'allure modeste et classique à l'instar de son vieux countryman, mais au pouvoir d'affect majeur.
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Nul mieux que lui [Jeff Bridges] peut empoigner sa guitare et reprendre les rengaines du légendaire T-Bone Burnett, compositeur d'Elvis Costello et de Roy Orbinson. L'Oscar lui irait bien.
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Leur couple est magnifique et poignant. Avec eux deux, la mélancolie des chansons country devient alors belle, poétique et finalement romantique.
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La réussite du film lui doit beaucoup mais pas tout : s’il ne possède pas les qualités de mise en scène d’un "Walk the Line", "Crazy Heart", histoire de rédemption moins classique qu’elle en a l’air sur fond d’Amérique profonde, est un film intègre. Indépendant, au vrai sens du terme.
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Pour qu'il y ait un film, il faut bien que la routine crépusculaire de Bad Blake soit bouleversée. Réalisateur débutant, Scott Cooper s'est écrit un scénario en forme de chanson country.
Scott Cooper explore prudemment ce territoire miné sur lequel dansent un homme qui a un pied dans la tombe (c'est le docteur qui le lui a dit) et une jeune femme au seuil d'un brillante carrière. Avec une pudeur qui confine parfois à la pudibonderie, le jeune cinéaste jette un regard sévère sur les errements de son héros : l'alcoolisme, l'infidélité (Bad Blake a été marié de multiples fois) reçoivent leur juste châtiment.
C'est un peu agaçant, mais pas rédhibitoire. Le plaisir de Crazy Heart ne réside pas dans cette intrigue assez prévisible, plutôt dans le spectacle de la vie au jour le jour de Bad Blake, tel que l'a inventée Jeff Bridges. -
L’académisme hollywoodien a encore frappé avec cet énième film à Oscars dénué de toute originalité dans son approche des personnages et d’un sujet maintes fois traité au cinéma. Heureusement pour nous, le cinéaste Scott Cooper, dont c’est le premier essai cinématographique en tant que réalisateur, parvient à relever le niveau grâce à un humour salvateur.
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Le coup du chanteur de country sur le retour, alcoolo pour oublier ses quatre mariages foirés et sa carrière en berne et qui reprend goût à la vie en tombant amoureux d'une jeunesse, on nous l'a déjà fait. Les perdants magnifiques, les histoires de rédemption, Hollywood en raffole, surtout à la veille des Oscars. Pourtant, dès qu'on fait la connaissance de Bad Blake (génial pseudo !), on oublie sur le champ ses préventions. Le mérite en revient au formidable Jeff Bridges, dans son meilleur rôle depuis The Big Lebowski.
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Parant de la partition classique de la rédemption, Cooper brosse, pour son premier film, le beau portrait d'un homme blessé. Au son de la musique de T. Bone Burnett et Stephen Bruton, la performance de Jeff Bridges confère à cette balade bluesy une puissance dramatique et une intensité émotionnelle rares.