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Après The Proposition, un western tourné dans l’outback australien, et La Route, une variation postapocalyptique sur le mythe de la frontière, John Hillcoat continue de flirter avec son fantasme d’Amérique et de traquer son idéal de cinéma US éternel. Mi-western, mi-film de gangsters, Des hommes sans loi est une tranche de classicisme comme on en savoure trop rarement, un film irrigué par l’amour des mythes qu’il dépeint (l’honneur des hors-la-loi, la pastorale sanglante qu’est la vie dans les Appalaches...) et des acteurs qui les incarnent (avec, en tête du casting, un Tom Hardy de nouveau impérial). Décrivant une fratrie qui se croit invincible, cette fresque criminelle semble elle-même à l’épreuve des balles : c’est du cinéma sans date de péremption qu’on regardera avec le même plaisir dans vingt ans, comme un bon vieux Raoul Walsh. Seules ombres au tableau, un scénario bourré d’ellipses frustrantes (comme si le fi lm n’était qu’un épisode d’une vaste saga) et la composition outrancière de Guy Pearce en fédéral visqueux. Des réserves qui ne pèsent pas bien lourd en face de l’assurance majestueuse de l’ensemble, festival réjouissant de gunfights et de bastons d’une sauvagerie parfois inouïe. Quoi qu’il en soit, un film qui se termine par une reprise bluegrass d’un morceau du Velvet Underground est forcément animé d’excellentes intentions.
Toutes les critiques de Des Hommes Sans Loi
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Enfin, une histoire de l’Amérique dans tout ce qu’elle a de plus violent, écrite par Nick Cave, qui fait de “Des hommes sans loi” un western moderne dans lequel on a foi.
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L'Australien John Hillcoat réussit à créer une authentique et somptueuse fresque sur le gangstérisme. Soit le destin le plus grand que nature de trois frères distillateurs d'alcool, entre éruptions de violence et lyrisme. Plaisir et frissons garantis.
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(...) Entre western et film de gangsters, une chronique violente et passionnante qui doit beaucoup aus remarquables performances de Tom Hardy et Shia LaBeouf.
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S'il n'avait peut-être pas sa place sur la Croisette, il n'empêche que "Lawless" (son titre original) mérite vraiment d'être vu.
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Entretenir le mythe du cinéma américain, du film de gangsters et de prohibition (à l'instar de Scorsese dans la série Boardwalk Empire), Hillcoat y parvient surtout en déployant une intrigue traditionnelle, secouée par des scènes de violence graphique d'une sauvagerie inouïe. L'alchimie de la distribution fait le reste.
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Western au temps de la prohibition, recensant de façon très scolaire toute l’imagerie du genre. A voir néanmoins pour le fascinant Tom Hardy.
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Fort de son casting quatre étoiles (même les détracteurs de Shia LaBeouf devront se faire une raison), de sa photo et musique admirables, Des hommes sans loi n'a beau ne pas atteindre les cimes grandioses des Incorruptibles de De Palma, il se hisse sans peine et avec un réel brio aux côtés des récentes tentatives du genre que sont Les Sentiers de la perdition et Public enemies. On a connu moins bonne fréquentation !
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Ce polar testostéroné au casting excellent, à la frontière du western et du film de gangsters mythique, dégage une très belle puissance.
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C'est dans la relation entre les trois frères mêlant l'affection retenue et l'amour contrit, que l'histoire s'épanouit au-delà du gangster movie.
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"Des hommes sans loi" évite soigneusement tout lyrisme inopportun, et bâtit sa flamboyance sur une application rigoureuse d'une mécanique bien huilée. La limite du film est son classicisme. C'est également sa plus belle qualité.
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Si l'histoire est sans surprise, la mise en scène donne au film des allures de grand récit américain qui réchauffe le coeur. (...) A noter que Tom Hardy vole la vedette à tout le monde en un grognement. Ça s'appelle du talent.
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Du beau, voire du très beau travail ? Par les temps qui courent, ce n'est pas à négliger.
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par Ian Nathan
Un mélange inégal de violents clichés exécutés de façon impressionnante où de bons vieux garçons défendent le droit américain de mépriser la loi.
Un polar dans la meilleure tradition, stylé et viril.
Ce western magistralement réalisé, fait la part belle aux hommes, et sacrifie ses personnages féminins. Dommage pour Jessica Chastain et Mia WASIKOWSKA.
Marqué par une mise en scène classique et une grande attention portée à la bande-son, le film revisite à travers l'évolution de ses personnages les obsessions de la société américaine.
Un film qui zigzague en permanence entre la description minutieuse et sanguinolente de la violence et la relation poétique d'une épopée rurale. (...) Si le rythme est soutenu, l'imaginaire est retenu.
Le film divertit mais Cannes ne semble pas le lieu approprié pour ce type de plaisir trop prévisible, qui, néanmoins, revendique un second degré pleinement assumé... Le nabab Harvey Weinstein n’est pas assuré cette année de nous refaire le coup de Pulp fiction ou du canular politique exécuté par le Président tarantinesque en remettant la Palme d’Or au documentaire litigieux de Michael Moore !
John Hillcoat (« la Route ») s’embourbe, hélas, dans un académisme mou du genou mais paradoxalement archi pompier – le finale, lui, est carrément grotesque. Résultat, une farandole de clichés, beaucoup d’ennui et un sentiment de gâchis.
Piteux film de gangsters.
Le réalisateurs s'intéresse plus aux séquences violents qu'à ses personnages. Un gâchis sans âme.