-
Dès la première vision, District 9 provoque le sentiment assez rare de découvrir un possible cinéaste majeur, quelque part entre Steven Spielberg et Peter Jackson. Son auteur, Neill Blomkamp, partage avec eux la même frénésie de cinéma, la même volonté d’innover et la même capacité à remplir l’écran avec un budget relativement modeste (30 millions de dollars). Dans un rôle qui rappelle le héros dysfonctionnel de Bad Taste (le premier film de Peter Jackson), l’acteur-producteur Sharlto Copley emporte District 9 avec une énergie démente.
La révélation de la rentrée.
Toutes les critiques de District 9
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
N’en jetons plus. District 9 ressemble à tout sauf à un blockbuster prêt à distraire les foules de leurs tourments. Son projet est même exactement inverse : nous mettre, collectivement, le nez dans la merde, dans le bordel du présent. L’apartheid ? Une réalité persistante, mais sous des formes nouvelles. Obama et la société “postraciale” ? Une vaste blague. Un programme anxiogène, une noirceur dans l’analyse des rapports de domination (Blancs/Noirs ; Nord/Sud), une volonté de critique politique ultramarquée propre à faire flipper le moindre boss de studio à Hollywood ou ailleurs. A tort.
-
Le style de Blomkamp est vif et tranché. Il embarque sur-le-champ, dans une forme de réalisme rustique et évident qu'on pourrait s'amuser à rapprocher de la méthode Dardenne, n'était le sujet d'anticipation et sa matière décalée.
-
En plaçant l'homme du côté du bourreau, Blomkamp produit le même effet que Romero dans les derniers épisodes de ses zombies : il remet en cause « l'humanité » comme caractéristique innée de l'homme. (...) Nourri de référence au genre, Blomkamp impose sa vision d'une science-fiction haletante, jeu de miroir ancré dans notre présent, hanté par le passé proche, et dont l'avenir semble absent. Parce que ce qui compte le plus se passe maintenant et ici. L'appel est lancé. Le cinéma sud-africain, et le cinéma tout court, peuvent lui dire merci.
-
La grande force de District 9 est de rester ancré dans le registre du reportage en se maintenant en orbite loin de la planète hollywoodienne, tout en nous apportant notre comptant d'aventures, d'action et d'effets spéciaux.
-
District 9 est un film hybride. S'il fallait absolument essayer de lui apposer un style ou une signature, il pourrait au moins faire penser - par comparaison - à des films plus ou moins récents comme Mars Attacks, les Transformers, (..)... et il puise aussi dans une certaine rigueur du documentaire. Etre parvenu à mélanger de façon plutôt réussie ces différentes atmosphères justifie pleinement de vivre l'expérience de ce film. Cela se transformera sans doute certaines et certains.
-
Venu des antipodes, ce véritable Ovni est une excellente surprise ! Hommage aux classiques de la SF, parabole sur l'apartheid (le titre renvoie directement au sinistre District Six du Cap), ce film conjugue action et réflexion, humour et sérieux avec une belle énergie. Pas étonnant qu'il soit réalisé par un protégé de Peter Jackson, maître dans l'art de régénérer les mythes et thèmes du cinéma de genre.
-
Pas étonnant que Peter Jackson ait décidé de produire ce film de science fiction qui associe scénario engagé et action mené tambour battant. Tourné caméra à l'épaule à la manière d'un documentaire, District 9 se révèle plein d'ingéniosité (...).
-
Neill Blomkamp fait s'arrêter un immense vaisseau spatial au-dessus de Johannesburg, et rien que pour ça, ce réalisateur né en Afrique du Sud mérite notre reconnaissance. Elle ne s'arrête pas là : son film, le premier long-métrage qu'il ait réalisé, est aussi brutal que réfléchi. Il s'abandonne aux plaisirs un peu coupables de la série B sans jamais perdre de vue son origine (l'histoire de l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid) et sa destination (un inventaire contemporain de cet héritage).
-
Vrai film-trip, au fond, qui ne doit rien à une quelconque posture de petit malin : District 9 déambule dans une sorte de royaume de visions qui, malgré la maladresse de certains de ses collages, semble s'inventer dans le direct de ses enchaînements. On lui pardonne aisément ses faiblesses, promesses de lendemains tout à fait singuliers pour Neill Blomkamp, gamin prodigue qui n'a déjà visiblement plus toute sa tête.
-
Avec District 9, jamais un récit de science-fiction n’aura semblé si réel. 0Fini la théâtralisation, le film s’ouvre sur un reportage expliquant la découverte d’une gigantesque navette spatiale en vol stationnaire au-dessus de Johannesburg. (...) Humanité qui répète les mêmes erreurs, dégoût de l’autre auquel on nie ses droits… L’intelligence de la charge politique passe, l’air de rien, faisant gagner encore quelques galons à ce film de SF atypique qui regarde l’humanité avec des yeux grand ouverts.
-
Ce premier film bourré d'idées, produit par Peter Jackson (le metteur en scène du Seigneur des anneaux et de King Kong), réussit un tour de force : son héros le plus attachant n'est pas l'Afrikaner borné qui apprend tardivement les vertus de la désobéissance civile, mais une drôle de bébête inconnue, dotée d'un langage caquetant et d'un exosquelette rutilant.
-
Des aliens, parqués depuis vingt-huit ans en Afrique du Sud, sont déplacés dans un autre camp. Mais ça se gâte. Une série B à grand spectacle qui prend à revers les clichés hollywoodiens.
-
Produit par Peter Jackson, le premier film de science-fiction du cinéaste néo-zélandais Neill Blomkamp constitue l'excellente surprise de la rentrée. Objet filmique non identifié, le film mélange avec virtuosité les codes des films d'action hollywoodiens, avec une habile métaphore de l'apartheid... La liberté créatrice en plus.
-
Le film, truffé d’effets spéciaux intéressants et de décors post-nuke formidables, s’achève pour combler notre enthousiasme dans l’émotion tout en réfutant la niaiserie tout public (c’est quand même violent par moment, voire gore). Un grand merci donc à Peter Jackson d’avoir produit ce petit bijou au goût de culte !
-
On est d'emblée frappé par la qualité des effets spéciaux (...) le film hélas s'en remet à un héros assez insupportable, rond-de-cuir en débardeur, timide et nerveux, chargé de faire évacuer la population du "district 9" vers un autre camp de réfugiés.
Depuis que l'on fait des films d'extraterrestres, personne n'a jamais pensé qu'ils pourraient de l'un à l'autre se ressembler comme autant qu'un Togolais et un Japonais. La dissemblance est demeurée le privilège des humains, qui ne craignent rien tant que leur sosie. La peur des aliens, c'est autant celle de la différence de l'autre que de l'indifférence des autres entre eux. En cas de rencontre du troisième type, la non-ressemblance avec l'autre est bien tout ce qui nous restera. -
Il n’est pas étonnant que Peter Jackson, le réalisateur de la trilogie du « Seigneur des anneaux », ait décidé de produire ce premier long-métrage. Tourné caméra à l’épaule dans une véritable township, comme une parodie de documentaire d’actualité, à la fois violent, réaliste et drôle, « District 9 » donne un sacré coup de jeune à la planète du cinéma fantastique.
-
Filmée comme un reportage-commando, tour à tour satirique, fleur bleue et ultraviolente, cette efficace série B pioche un peu partout (Carpenter, Cronenberg, Verhoeven) sans vraiment se trouver. Singulière mais trop plurielle. Reste un cinéaste à suivre.