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Chroniqueur inlassable des relations tumultueuses entre Israël et les pays arabes, l’israélien Eran Riklis (La fiancée syrienne) aborde pour la première fois cette question par le prisme du film d’espionnage. Et raconte l’exfiltration de Mona, une Libanaise soupçonnée par le Hezbollah d’être une taupe des services secrets israéliens. Pour la protéger, le Mossad décide alors de l’envoyer en Allemagne et de lui façonner un nouveau visage. Et la cache dans un appartement sous la protection d’une de leurs agents, Naomi, le temps qu’elle se remette de l’opération. Une fois ces scènes d’installation posées, Le dossier Mona Lina se vit comme un huis clos sous haute tension, où chaque bruit, chaque inconnu qui entre dans l’immeuble paraît suspect. Où le frisson naît du hors champ, laissant l’imagination du spectateur vagabonder au rythme de celle aux aguets des deux héroïnes. Car ce huis clos se révèle aussi et avant tout un film de femmes à travers ce lien troublant qui va peu à peu se tisser entre Mona et Naomi. Entre une mère qui craint de ne jamais revoir son fils et une veuve hantée par le souvenir de son compagnon tué par une balle qui lui était destiné. Neta Riskin et Golshifteh Farahani donnent merveilleusement corps à ces deux personnages ballotés entre réalité et cauchemars dans leur rapport à ce monde extérieur, symbole tout à la fois de liberté et de danger mortel. Et Riklis sait préserver ce climat intense sans multiplier les rebondissements artificiels. Même si son film a tendance à perdre de sa puissance hors les murs de cet appartement hambourgeois.