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Un acteur endetté, avec la mafia aux trousses, se réfugie dans une maison perdue au milieu de nulle part. L’occupant des lieux se révèle un cultivateur de cannabis qui l’oblige à coopérer avec lui… Il y a beaucoup de choses énervantes dans cette comédie québécoise qui utilise des ressorts vieux comme le monde et pratique un faux humour second degré. L’arrivée d’un troisième personnage modifie cependant la comédie de caractères laborieuse en portrait attachant d’une famille de substitution joyeusement amorale rattrapée par la fatalité. Suffisant pour convaincre un peu.
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Kheiron poursuit dans la veine autobiographique de son excellent premier film, Nous trois ou rien, qui racontait la fuite et l’installation de ses parents iraniens en banlieue parisienne. Dans Mauvaises herbes, il décrit cette fois ses années d’éducateur auprès d’enfants en décrochage scolaire. Il s’y donne le rôle de Wael, un jeune glandeur vivotant d’arnaques mises au point avec Monique, une retraitée délurée. Quand les deux complices sont démasquées par Victor, un ancien soupirant de Monique, ils sont obligés de lui rendre service. Cela va passer pour Wael par le remplacement au pied levé d’un bénévole chargé d’aider six collégiens à problème dont Victor s’occupe dans le cadre d’un projet éducatif.
Couple de stars
Fort de la reconnaissance acquise grâce à son premier long métrage, Kheiron a pu s’offrir deux poids-lourds du cinéma français : Catherine Deneuve et André Dussollier. Ce surplus de glamour a tendance à déséquilibrer son film qui est sur un fil, entre chronique sociale décalée mais ‘sentie’ et chromo larmoyant autorisé -vu son histoire personnelle. Tout ce qui marchait dans Nous trois ou rien fonctionne ici de travers : le côté vachard et bienveillant à la fois apparaît surtout mielleux ; le délicat parfum rétro sent la naphtaline -ouille, les flashbacks lourdauds au Moyen-Orient sur la jeunesse volée du héros. On en retient tout de même trois-quatre vannes réussies et le naturel explosif des jeunes acteurs débutants.