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A l’origine simple fausse bande-annonce dans le programme GrindHouse, Machete est le nouvelle tuerie de Robert Rodriguez. Jouissif, drôle, explosif et délirant ce Machete est un pop-corn movie à dévorer sans modération. Ça saigne de partout, Danny Trejo maîtrisant la machete à la perfection, venant contrer une réalisation rocambolesque où les faux raccords sont légion. Le film le plus dément de l’année qui durant 1h45 nous propose en non stop et dans tous les sens Jessica Alba nue, Michelle Rodriguez borgne, Robert de Niro en fana de la chasse aux mexicains, ou encore Lindsay Lohan en bonne sœur… Pas très catholique tout ça ? Evidemment et c’est pour ça qu’on prend un tel pied devant Machete.
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Par où commencer ? On pourrait vous parler du fait que Machete est probablement le seul film où vous verrez le héros faire une descente en rappel avec les boyaux d’un bad guy. Ou vous dire que si vous rêviez de voir Robert De Niro, Lindsay Lohan et Steven Seagal au générique d’un même projet, l’occasion n’est certainement pas prête de se représenter. Que si Danny Trejo est né pour jouer un rôle, c’est bien celui de ce federale fan d’armes blanches auquel aucune femme ne résiste. C’est simple : Rodriguez semble avoir pensé chaque scène en fonction du taux de plaisir coupable qu’elle allait procurer. En s’assurant que l’aiguille reste farouchement dans le rouge.
Toutes les critiques de Machete
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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par Yann Lebecque
Réjouissant, hilarant, référentiel et pourtant grand public, Machete est une véritable délectation, non pas un pop-corn movie aussi vite oublié qu'avalé, mais une roborative platée de plaisir cinématographique de genre, bien trop rare en ces temps de productions normalisées et industrialisées et que seul, peut-être, Robert Rodriguez est capable de nous offrir en alliant son talent, ses références et ses moyens techniques, qui en font un véritable franc-tireur du cinéma de genre à Hollywood. Grâce lui en soit rendue !
L'ensemble est aussi poilant que rondement mené, prouvant une fois encore que Robert Rodriguez est le digne pote de Tarantino. Le côté mégalo en moins.
Rodriguez, sans crainte ni honte, ridiculise les wasp, prend le parti des pauvres et des honnis. Les méchants, les autres, sont parfaits dans leur genre, puisqu’on a confié leurs rôles à Robert De Niro et Don Johnson. Plus vrais que nature, ils en font certes des tonnes, mais ils sont désopilants et puérils, avec leur manie des armes à feu ou des sabres japonais. Rodriguez ne respecte rien. En confiant le sort des siens à un abruti total, il renouvelle le plaisir du guignol ; tout cela n’est pas bien sérieux, mais ça fait tellement de bien que l’on aurait tort de se gêner.
Mais Machete est un peu plus que cela, il bénéficie d’un supplément d’âme qui le démarque de ses congénères. Parce qu’au-delà de son personnage, vengeur de toutes les injustices que subissent ses compatriotes, Rodriguez, avec une finesse (si, si) qu’on ne lui connaissait pas, attaque les Etats-Unis là où ça fait mal : dans leur mythologie symbolique, dans leur imagerie même.
Machete se trouve à un moment contraint de commettre un attentat contre un homme politique du haut d’un building. Evidemment, on veut abattre aussitôt Machete, et l’on reconnaît immédiatement le schéma de l’attentat contre Kennedy, scène traumatique et séminale qui, comme l’ont montré nombre de théoriciens, apparaît en filigrane dans le cinéma américain au début des années 1970. C’est au cœur, tout près du cœur, que Rodriguez titille l’Amérique, avec fougue et tendresse.
C'est le film d'un amoureux d'un certain 7e art, considéré par beaucoup comme de la sous-culture. Un Expendables réussi où, à la différence du film de Stallone, les stars has been des eighties (Steven Seagal, Don Johnson...) viennent s'autoparodier avec gourmandise. Un festival d'acteurs embarqués dans des numéros hilarants qu'ils ont l'intelligence de jouer au premier degré, tel De Niro en politicard véreux à qui Rodriguez offre même un clin d'oeil à Taxi Driver. Un feu d'artifice sexy où des comédiennes bombesques à souhait (on ne sait où donner des yeux entre les courbes de Jessica Alba et de Michelle Rodriguez) ne sont pas cantonnées à des rôles de faire-valoir. (...) Rodriguez rappelle avec éclat que le cinéma de genre prend tout son sens lorsqu'il raconte son époque, en l'occurrence la nôtre, dont est ici pointé sans détour le travers de faire de l'étranger l'ennemi à chasser. Oui, tout cela est bien du cinéma. Et chacun choisira de le voir selon le prisme qui lui convient le mieux. Mais un remake français avec un Machete rom, ça pourrait avoir de la gueule, non ?
Machete est saignant, drôle, corrosif, nerveux et irrespectueux. Robert Rodriguez se moque de lui-même dans cette réalisation abracadabrantesque : on en compte plus les erreurs de plans, de montage, de directions de figurants. (...) Un film à se tordre les boyaux.
Film bricolo d'un véritable cinéaste artisan, Machete c'est aussi une ambiance caniculaire, des couleurs usées par le soleil du Texas, des gueules pas possible et un casting où se croisent Steven Seagal, Don Johnson et Lindsay Lohan, histoire de pousser le bouchon vraiment trop loin. Film too much, souvent aberrant et drôle, parfois bouffon et potache (Trejo utilisant les intestins d'un ennemi pour descendre un immeuble en rappel ; le jingle de L'homme qui valait trois milliards quand Seagal dégaine son sabre), Machete est surtout un vrai film de chicanoxploitation. Peut-être est-il même le premier, dans la grande tradition black et militante, à leur donner une voix. Crypto marxiste, voire révolutionnaire (grande scène où Jessica Alba se lance dans un discours enflammé sur la justice), il s'empare avec un opportunisme bienvenu de la cause des Mexicains immigrés. Avec tous ses excès et non sans évoquer Desperado 2, Machete rappelle aussi le meilleur du western italien engagé, celui de Sergio Sollima et de Saludos Hombre. C'est un peu primitif, caricatural, mais c'est pour ça que le film marche. Comme un tract punk, parfois crado, mal fichu, et pourtant redoutablement efficace.
De nombreuses stars – Robert De Niro, Steven Seagal, Jessica Alba et Lindsay Lohan – viennent épauler ce héros avec une jubilation communicative. Tous en font des tonnes dans ce film extrêmement drôle et redoutablement violent, plaisir coupable conçu par un fan de séries B pour le plaisir de ses semblables.
Si Machete n'envoie pas de textos, il n'hésite pas à utiliser les intestins d'un ennemi comme liane pour sauter d'un immeuble ! Ce type de séquence est tellement outrancière qu'elle provoque le rire bien plus que le dégoût. Et fait qu'on adore ce film.
L'ensemble doit d'ailleurs beaucoup à ce casting judicieux : De Niro resplendit à contre-emploi, inscrivant sans doute sa plus belle performance d'autodérision (l'a-t-on vu ailleurs se ridiculiser avec autant de bon cœur ?), Seagal tire un excellent parti de sa paralysie faciale, tandis que le reste de la galerie s'accorde sur ce registre pince-sans-rire - Cheech Marin excellent en prêtre habile au gunfight. La synergie produite témoigne d'une réelle connivence entre auteurs et comédiens, chose rare chez un Rodriguez peu réputé pour sa direction d'acteurs. En réussissant à embrigader sa troupe dans un delirium personnel, au service d'un message idéologique foutraque, le petit malin rejoindrait presque son camarade Tarantino sur le terrain du génie comique. Toutes proportions gardées (la mise en scène, le montage, restent vraiment limités), Machete est à la politique d'immigration américaine ce qu'Inglourious basterds est à la chute du Troisième Reich : une relecture déformante et burlesque, une purge des passions et des tensions par l'explosion bouffonne saluée d'un rire gras.
Lorsqu’un fâcheux s’avise de lui faire porter le sombrero d’une tentative d’assassinat politique sur la personne d’un sénateur réac acharné à « protéger le Texas de la vermine mexicaine », le bonhomme voit rouge… Bien plus convaincant que « Planète Terreur », le précédent opus de Rodriguez, « Machete » retrouve l’esprit cracra et contestataire des grindhouse movies, ces séries B des années 1970.
Robert Rodriguez retrouve son inénarrable justicier latino — joué par son cousin Danny Trejo, une vraie « gueule » — et lui offre cette fois un long-métrage au parfum vintage et parodique. C’est extrêmement drôle, violent aussi, avec des assassins gringos ultrapourris — Robert De Niro, Don Johnson, Steven Seagal, si, si — et la sexy Michelle Rodriguez en chef de la résistance mexicaine.
Avec Machete, Robert Rodriguez offre aux fans ce qu’ils attendent et à Danny Trejo son plus grand rôle.
Le film est ancré dans une certaine réalité politique. Mais il s'agit d'abord d'une comédie d'action grand-guignolesque, telle que les aime Robert Rodriguez. Elle est inspirée d'une fausse bande-annonce qu'il avait signée pour accompagner le double programme Boulevard de la mort + Planète terreur, signé par Tarantino et lui. La recette est éprouvée : cocktail de fusillades, cascades « gore » (Machete s'échappe du deuxième étage d'un hôpital accroché à l'intestin d'un ennemi !), jolies filles savamment dévêtues. Soit, par ordre de préférence personnelle, Michelle Rodriguez, Lindsay Lohan, Jessica Alba. Pas mal, non ? Cette joyeuse potacherie se savoure au énième degré. Manque la profondeur qu'aurait pu lui donner Quentin Tarantino, acolyte habituel du réalisateur...
Le copain de cinéma de Quentin Tarantino rend un hommage drôle, débridé et sanglant aux productions de séries Z. Danny Trejo s’amuse du couteau aussi bien qu’un boucher, et les filles, plutôt déshabillées, jouent de leurs charmes aussi habilement que de leurs flingues. Steven Seagal renfile sa chemise bouddhiste et Don Johnson, tout bouffi, incarne un shérif raciste et tordu. Une franche rigolade.