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Une ritournelle pop, une ville vue du ciel, une série de photos de famille... En quelques secondes, Miraï, ma petite soeur place le curseur de l’émotion dans le rouge, à l’instar de Là-haut : la comparaison entre le nouveau film de Mamoru Hosoda et le Pixar le plus émouvant n’est pas fortuite. Les deux films commencent comme des chroniques réalistes avant de s’embarquer dans les loopings d’une grande aventure animée. Jugez plutôt : Kun, un petit garçon, voit sa vie perturbée par l’arrivée d’une petite sœur. Après une grosse colère, il se réfugie dans le jardin familial et, de là, s’embarquera pour de fréquents voyages dans un monde magique... À partir de ce postulat, Miraï, ma petite sœur accepte tout sauf d’être prévisible. Pas de structure en trois actes, de schéma paresseux, de gimmick de scénariste ou de « voyage du héros » usé jusqu’à la corde. Hosoda refuse la facilité, ce qui déroutera peut-être les spectateurs s’attendant à une histoire d’aventures pour toute la famille : un paradoxe, tant Miraï est un film purement familial qui traverse et transcende tous les âges. D’une richesse incroyable, il passe d’un registre à l’autre, du réalisme au fantastique, parfois dans la même séquence ou le même plan. S’il se disperse un peu comme par peur de ne rien rater (on passe d’un flash-back pendant la Seconde Guerre mondiale à une séquence dingo dans une gare au sein d’un univers parallèle), Hosoda parvient avec ce magnifique Miraï à concentrer l’une des forces essentielles du cinéma d’animation : mettre tout l’univers sur le même niveau de réalité.