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Depuis qu’il est revenu à la mise en scène en 2007 après une interruption de dix ans, Coppola clame partout qu’il souhaite redevenir un « étudiant en cinéma ». Pas sûr qu’il obtienne son diplôme avec Twixt, nouvel opus baignant dans une imagerie gothique grotesque, et témoignage cruel de l’une des dégringolades artistiques les plus vertigineuses de l’histoire du cinéma. Tout le film ne parle d’ailleurs que de ça, du terrible assèchement créatif dont souffre son auteur. Truffant son récit de références à sa gloire passée (les vampires de Dracula, le « Motorcycle Boy » de Rusty James, la 3D gadget façon Captain EO…), poussant le déballage intime jusqu’à aborder frontalement la mort tragique de son fils Gio, Coppola se projette dans la figure d’un écrivain has-been en panne d’inspiration, alter-ego interprété par un Val Kilmer bouffi et bouffonesque. Génie fatigué, le réalisateur du Parrain commente ici sa propre déchéance avec une lucidité terrifiante.
Toutes les critiques de Twixt
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec ce film vampirique, gothique et poétique, le réalisateur de "Dracula" fait une véritable cure de jouvence.
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C'est un grand film surréaliste, l'héritier improbable des expériences de la bande à Breton : un collage foutraque qui plonge dans l'inconscient et dans l'obscurité des psychés. Francis Ford Coppola où le dernier Surréaliste.
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Les tumultes intérieurs de Coppola nourrissent son film. A l'instar de son personnage principal, il ne se pardonne pas la mort de son fil aîné (...) Comme l'écrivain [E.A.Poe] il adore les histoires fantasques et ne peut se passer d'une muse. Bonus, Coppola nous offre 30 secondes de 3D. L'ironie est à son comble. Il est vraiment libre ce Francis.
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Twixt est un cabinet romantique repeint aux couleurs de la pitrerie désespérée ; une manière de Mulholland Drive lo-fi et intime. (...)
Est-ce n'importe quoi ? Un petit peu, forcément. C'est surtout très drôle et très doux, d'une beauté folle, et c'est le nouveau film, absolument renversant, de Francis Ford Coppola. -
Faux récit de vampires, sophistiqué piège pour l'oeil, fantasmagorie de père dévoré par le chagrin et le deuil : un film très fou et surtout très fort.
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Après "L'homme sans âge" et "Tetro", Francis Ford Coppola clôt sa "trilogie du rajeunissement" avec "Twixt", film autiste, mineur mais passionnant.
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Dans "Twixt", le réalisateur convoque vampires et fantômes. Macabre mais réjouissant. (...) Gothique, ludique et décalé, "Twixt" est aussi une rêverie autour de la création artistique et une méditation sur la perte d'un enfant.
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Le film de Coppola divise la rédaction : bel exercice de style ou trip de vidéaste dépassé ?
Pour : Twixt se révèle un exercice de style foutraque dans lequel le réalisateur de Dracula fait rimer film de genre et poésie macabre, émotion et humour noir avec une jubilation contagieuse. (Thierry Cheze : ****)
Contre : Si le réalisateur apprécie son indépendance artistique et la modestie de son budget, cette économie de moyens semble finir par trahir ses intentions. (Emmanuel Cirodde : *)
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Le scénario -la dérive d'un écrivain maudit dans une petite ville de cambrousse hantée-, navigue entre introspection, série B foraine et rêverie poétique, hissant la déglingue au rang de beaux-arts.
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Le cinéaste expérimente un univers hors normes, entre rêve et réalité, entre épouvante et humour décalé. Il travaille des choix esthétiques singuliers, des transitions vers la 3D, tout en assumant les allures de série B. Baroque et anarchique, ce petit film de genre est adroitement détourné pour devenir son oeuvre la plus personnelle et la plus touchante.
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par Nathalie Dassa
Si ce récit qui oscille entre vampires et fantômes aborde la culpabilité d'un père face à la mort de sa fille, le cinéaste fait aussi directement écho à sa tragédie personnelle, et à la perte de son fils (...) Mais dans cette volonté de vouloir prendre de la distance à travers l'humour, le rêve et les artifices visuels, Twixt reste empreint de trop de symbolisme sans parvenir hélas à une réelle émotion ni empathie des personnages et renvoie à l'image d'un Coppola plutôt mineur et vampirisé par son propre sujet.