L’héroïne de la pépite signée Anthony Marciano – dispo depuis peu en VOD – revient sur l’aventure du film
Quelle a été votre première réaction en découvrant le scénario de Play ?
Alice Isaaz : J’ai tout de suite été embarquée par l’histoire. Je suis quelqu’un de très nostalgique. Je l’étais déjà à 10 ans, je crois ! (rires) Donc l’histoire de Max qui rembobine le fil de sa vie à travers les images qu’il a lui- même filmées m’a tout de suite parlé. Et j’ai tout autant accroché à l’aspect comédie romantique. L’histoire d’amour que raconte Play est évidemment romanesque à souhait mais pour autant complètement plausible. Tout le monde peut s’y retrouver. A commencer par moi qui ai grandi dans un village où il y avait peu de filles, donc entourée de beaucoup de garçons. Bref, je n’ai pas hésité une seule seconde à dire oui à Anthony (Marciano).
Dans ce film, vous êtes la seule à incarner votre personnage à deux périodes différentes : l’adolescence et l’âge adulte. Comment avez- vous réagi quand Anthony Marciano vous en a parlé ?
Honnêtement, je me demandais vraiment si on allait y croire. Mais Anthony semblait n’avoir absolument aucun doute. Et il a mis tellement de temps à faire son casting que j’ai fait confiance à sa certitude. Ca n’empêchait pas les questions concrètes de se bousculer dans ma tête. Comme je savais qu’on ne tournerait pas dans l’ordre chronologique, je craignais d’être parfois un peu perdue. J’avais peur aussi de m’ennuyer sur la partie adolescente avec des gens qui allaient avoir 10 ans de moins que moi. Et j’avais tort sur les deux tableaux. D’abord parce que les artifices t’aident énormément. La coupe de cheveux, les fringues, le fait de porter des lunettes dans la partie adolescente de mon personnage m’ont permis de me glisser naturellement dans mon personnage aux deux époques. Ca t’incite aussi à être la plus naturelle possible. C’est pour cela que je n’ai pas voulu forcer le trait avec un truc de gestuelle ou de posture. L’artifice venait de la coiffure et des costumes. En rajouter aurait été une erreur. Quant à mes partenaires de jeu, je peux vous dire que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde avec l’une et l’autre bande.
Y a-t-il eu beaucoup de répétitions avec l’une et l’autre bande ?
J’ai fait des lectures mais uniquement avec Anthony qui s’est révélé d’une précision redoutable. Au point que je me suis souvent demandé pourquoi il ne tenait pas le rôle de Max ! (rires) Il a un grand sens de l’écoute et, comme pour son scénario, on pouvait presque avoir l’impression qu’il y avait un réalisateur différent pour chaque période d’âge tant tout est juste. Et puis, je vais vous faire une confidence. Il était beaucoup plus sur le dos de Max (Boublil) que sur le mien. En potes d’enfance, ils pouvaient tout se dire et ne s’en privaient pas.
Qu’est ce que le tournage d’un film en found footage change concrètement dans votre manière de jouer ?
C’est simple : on te demande de casser tout ce que tu dois normalement respecter à la lettre. Je n’avais évidemment jamais été confrontée à ça et l’exercice s’est révélé très jubilatoire. Il faut par exemple regarder en permanence la caméra. Au départ, j’avais un peu de pudeur par rapport à ça. Puis très vite, on se prend au jeu. Mais attention, derrière ce sentiment de liberté, tout est très codifié. Ca peut paraître contradictoire mais on a énormément répété avec le directeur de la photo Jean- Paul Agostini pour les déplacements, pour caler les moments où il fallait commencer à parler avant que la caméra de Max n’arrive sur nous. Et le plus difficile a indéniablement été de donner souvent la réplique à Jean- Paul au lieu de Max, sauf quand on trichait pour que je l’ai dans le viseur. Mais une fois la bonne articulation pour la scène trouvée, quel pied ! Car on pouvait alors enchaîner les plans séquence et dérouler le texte. Cela faisait oublier tout le côté fastidieux des longues mises en place
Quelle a été votre première réaction à la découverte du film ?
Franchement, j’appréhendais un peu car je n’avais absolument aucune idée du résultat. On a tellement tourné qu’avec tous les rushes, il y avait une multitude de films possibles. J’ai sans doute un côté un peu trop scolaire mais je m’inquiétais du nombre de choses non écrites que nous faisait tourner Anthony. J’avais peur que ça se transforme en private jokes : ils se connaissent tellement bien avec Max que parfois tu te sens un peu à l’écart dans leurs vannes. Et comme je tournais en parallèle Le Mystère Henri Pick, j’avais du mal à chaque retour, à rentrer dans leur énergie. Ne pas rire à leurs blagues m’angoissait. Tout comme je ne comprenais pas certains mouvements de caméra. Je me demandais ce que ça allait rendre à l’image. Ca a donc pu être électrique avec Anthony car lui était sûr de son coup mais n’avait aucun moyen de me le prouver. Mais quand j’ai découvert Play terminé, j’ai été littéralement bluffée. Car les scènes qui me faisaient le moins rire sur le plateau sont celles qui ont déclenché chez moi le plus de fous rires. Ce n’est pas demain que je réaliserai une comédie ! (rires) Par contre, si Anthony me demande de retravailler avec lui, je fonce !
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