Peau d'âne
CIC

L’oeuvre culte portée par Catherine Deneuve et Jacques Perrin débarquera prochainement sur Netflix.

À l'heure du confinement général, l'envie de danser vous démange ? Première vous propose de (re)voir quelques scènes dansantes cultes du cinéma et des séries télé...  Pour ce dernier jour confiné, retour sur trois des plus belles scènes chantées de l’oeuvre culte de Jacques Demy.

Objet culte dans la filmographie du regretté Jacques Demy, Peau d’âne revisite le célèbre conte de Charles Perrault en musique et en couleurs. Sorti en 1970, le film porté par Catherine Deneuve et Jacques Perrin reprend l’intrigue originale du conte - une princesse forcée d'épouser son père fuit son royaume en se dissimulant sous la peau d’un âne - tout en lui conférant une dimension pop, inédite dans le cinéma français à l’époque. En attendant que le film débarque sur Netflix avec d’autres oeuvres du célèbre réalisateur, (re)découvrez plus bas les plus belles scènes chantées de Peau d’âne, toutes écrites et composées par Michel Legrand.

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"Conseil de la Fée Des Lilas"

Épouvantée après que son père lui ait fait part de son intention de l’épouser, la princesse se réfugie dans les bois et tombe sur sa Marraine, la sublime Fée des Lilas (interprétée par la grande Delphine Seyrig). Cette dernière, vêtue de sa robe mauve et légère, se met à chanter. "Mon enfant, on n’épouse jamais ses parents", explique-t-elle à la jeune princesse prête à céder aux attentes du Roi à contrecoeur. Toute la morale et le thème central du film autour de l’inceste se retrouve condensée dans cette chanson entêtante. Pleine de ruse (et remontée contre le Roi pour une querelle amoureuse passée), la Fée propose à la jeune princesse de duper son père. "Il faut mettre votre père dans une situation impossible, explique-t-elle. Vous allez lui dire que pour satisfaire une fantaisie vous aimeriez avoir, je ne sais pas je dis ce qu’il me passe par la tête, une robe couleur du temps. (…) C’est horriblement compliqué, très coûteux." C’est à la suite de cette scène chantée que Peau d’âne va redoubler d’efforts pour tenter de réduire à néant l’obsession malsaine de son père, en lui demander trois robes normalement impossibles à réaliser : une robe couleur du temps, une robe couleur de lune et une robe couleur de soleil. 


 

"Recette pour un cake d’amour"

C’est peut être la chanson la plus culte du film de Jacques Demy. Dans cette célèbre scène, Peau d’âne se retrouve à préparer un gâteau pour le prince depuis sa modeste cabane perdue dans les bois, paradoxalement décorée de ses plus beaux objets de princesse. Dans son livre de cuisine - qu’elle sort d’une merveilleuse malle magique qui s’ouvre toute seule - elle tombe sur la recette du "cake d’amour". Elle se pare alors de sa robe couleur de soleil et fredonne les premières notes de la fabuleuse chanson de Michel Legrand, tout en glissant sa bague dans la pâte. Si la séquence est culte de par la célèbre chanson, ses trucages, inédits à l’époque, lui confèrent une dimension enchantée. Le spectateur peut ainsi voir la robe étincelante de Peau d’âne sortir toute seule de la malle, un poussin vivant sortir d’une coquille d’oeuf, ou encore une princesse dédoublée (tantôt en princesse aux fourneaux, tantôt en souillon consultant le livre de cuisine). Un effet rendu possible grâce à l’agencement minutieux des images, réalisé par une technique de champ-contrechamp soignée. 


 

"Rêves secrets d’un prince et d’une princesse"

Si le prince cherche l’amour véritable, ce dernier se comporte comme un enfant pour l’obtenir. Après avoir aperçu Peau d’âne dans sa robe couleur de soleil dans sa cabane, le jeune homme feint une maladie que les médecins ne parviennent pas à soigner dans le but de pouvoir traîner au lit et rêver à la princesse. Et même dans ses rêves, sa relation avec la belle se caractérise par des jeux enfantins, comme en témoigne la ballade romantique "Rêves secrets d’un prince et d’une princesse". Alors qu’il est allongé sur son lit et retrouve la bague de Peau d’âne, la jeune femme apparaît devant lui dans un songe, vêtue d’une longue robe blanche sertie de pierres précieuses. Il décide de la rejoindre dans son rêve et, ensemble, ils partent dans les bois tout en chantant leur amour. "Mais qu’allons nous faire de tout cet amour ?", fredonnent-ils à l’unisson tout en se gavant de pâtisseries, en jetant leurs tasses dans les airs et en faisant des roulades dans l’herbe. Un hymne à l’amour merveilleux, dont Jacques Demy a fait supprimer quelques paroles jugées trop explicites : "Nous ferons ce qui est interdit, jusqu’à la fatigue, jusqu’à l’ennui." Certains voient dans cette scène un manifeste hippie bourré de références à l’Amérique des années 1960, caractérisé par les fleurs très colorées du champ où s’amusent les deux héros, l’alcool qui coule à flot sur la table de banquet, le narguilé que fume les deux amants depuis leur barque qui glisse sur l’eau à la fin de la scène, ou même à travers certaines paroles équivoques : "Nous ferons ce qui est interdit / Nous irons ensemble à la buvette / Nous fumerons la pipe en cachette."


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