Dans Last Flag Flying, l’acteur de Breaking Bad est déchaîné.
De Malcolm à Breaking Bad, côté séries, en passant par Drive ou Dalton Trumbo au cinéma, Bryan Cranston a prouvé qu’il était aussi à l’aise dans les scènes comiques que dramatiques. L’acteur de 61 ans a également démontré un goût prononcé pour les personnages exubérants. Dans Last Flag Flying, de Richard Linklater, qui sort cette semaine au cinéma, il vole ainsi la vedette à Steve Carell et Laurence Fishburne. Les trois acteurs jouent des amis de longue date, rescapés de la guerre du Viêt Nam, qui se retrouvent plusieurs années après le conflit pour enterrer le fils de l’un d’eux, un jeune soldat tué en Irak. Au cœur de ce beau film sur le deuil, Sal, le personnage de Cranston, participe à éviter le côté "drame larmoyant" en épaulant le père du défunt, Doc (Carell), et en poussant son ancien pote devenu trop sérieux (Fishburne) à se lâcher un peu. Face à eux, il ne cesse de parler, de manger, de picoler… Toujours en mouvement, il crée un anti-héros à la fois irrésistible et exténuant, qui pourrait rapidement lasser les spectateurs à force d’en faire trop mais s’avère au final extrêmement juste et émouvant.
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A l’occasion de la sortie du film, Deadline a rencontré la star et lui a demandé pourquoi il aimait tant les personnages "bigger than life" tels que Sal. Sa -longue- réponse est captivante pour tous ceux qui s’intéressent au parcours de l’interprète de l’inoubliable Walter White.
"J’aime le challenge, jouer de façon différente. Si quelque chose me fait un peu peur, si je suis nerveux, ça me titille. Richard Linklater et Darryl Ponicsan ont effectué un travail incroyable sur cette histoire, qui définit non seulement les personnages mais aussi leurs points de vue. Chacun apporte quelque chose au récit. Tout est si clair que vous vous dites ‘Ok, je connais ce mec.’ Je connaissais Sal. C’est un consommateur, il veut tout. Il ne sait pas dire non. ‘Tu veux partir en voyage ?’ ‘Oui.’ ‘Tu veux avoir une relation sexuelle avec elle ?’ ‘Oui.’ Vous voyez quand quelqu’un dit ‘Oh, il arrive’ et que tout le monde soupire ? C’est cette personne. Vous soufflez, parce qu’elle pompe toute l’énergie dans la pièce. Sal déborde tellement de personnalité qu’il en devient épuisant. Mais c’est un sacré pote. C’est le premier sur qui vous pouvez compter. Vous avez un problème ? Sal est là.
J’ai joué pas mal de personnages énormes, et je disais souvent au réalisateur : ‘J’ai besoin d’aller dans les extrêmes pour le trouver, donc si je vais trop loin, retiens-moi.’ Dalton Trumbo était comme ça. Lyndon Johnson aussi. J’ai dit la même chose à Rick (Richard Linklater, le réalisateur de Last Flag Flying, ndlr). Parfois, on surjoue, et avec un personnage pareil, on peut se le permettre. C’est pour cette raison qu’il ne peut pas être le héros de l’histoire. Doc (Steve Carell), est le personnage principal, la fondation de l’histoire. Si Steve n’avait pas fait ce travail incroyable en créant Doc ainsi, mon personnage aurait paru à côté de la plaque. Alors que là, il est pleinement ancré dans l’histoire. Sa performance permet à mon personnage, et à celui de Fish (Laurence Fishburne) d’évoluer autour de lui."
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Effectivement, la performance exubérante de Cranston sert de contrepoids à celle de Carell en père endeuillé qui parle peu mais est terriblement touchant. Et Laurence Fishburne complète le trio en apportant une certaine sagesse, un calme à (presque) toute épreuve qui contre-balance la folie de son partenaire. En bref, Last Flag Flying est une réussite, portée par des acteurs en grande forme, à découvrir mercredi au cinéma.
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