Manoel de Oliveira est un réalisateur portugais. Il était le seule cinéaste centenaire en activité. Né le 11 décembre 1908, il est mort le 2 avril 2015.
Manoel de Oliveira est passionné très tôt par le cinéma. Son père, un riche propriétaire d’une usine de textile et de passementerie et de vignobles, l’emmène souvent voir des films de Charlie Chaplin et Max Linder.Jeune homme très sportif, il se fait tout d’abord connaître par ses exploits dans le domaine du sport : natation, athlétisme, course automobile… Manoel de Oliveira devient même champion du Portugal de saut à la perche !Tout en s’occupant des affaires familiales, Manoel de Oliverira débute en tant que comédien dont son plus grand film restera A Canção de Lisboa, le premier film parlant portugais, en 1933.
Les premières réalisations
Mais son rêve est de devenir réalisateur, rêve qu’il concrétisera grâce à la caméra offerte par son père pour son court-métrage documentaire Douro, faina fluvial, qui sort en 1931.Il faudra attendre 1942 pour qu’il sorte son premier long-métrage, Aniki Bobo et qu’il se fasse connaître. Mais le régime en place au Portugal fait fuir Manoel De Oliveira qui part pour l’Allemagne, étudier le cinéma.Ce ne sera qu’en 1956 que le réalisateur reprendra la caméra pour Le peintre et la ville. En 1962, il réalise Acte de printemps qui mêle fiction et documentaire, puis enchaîne avec La chasse en 1963. Le régime salazariste n’apprécie par le film et lui interdit de filmer jusqu’en 1971. A cette date, il réalise l’adaptation d’une pièce, Passé et présent, satire de la bourgeoisie portugaise.Après la fin de la censure salazariste, la carrière de Manoel de Oliveira devient plus régulière et le réalisateur enchaîne alors de nombreux films.La reconnaissance internationale lui revient tardivement : ses films sont admis au Festival de Cannes à partir de 1958.Ses films les plus célèbres sont Amour de perdition (1958), Le soulier de Satin, Francisca (remarqué à Cannes) ou encore Le couvent, avec Malkovich et Catherine Deneuve. Ce film sera même nommé aux Oscars.
Un cinéaste infatigable
Comme s’il voulait rattraper le temps perdu, Manoel de Oliveira cumule les réalisations en tournant presque un film chaque année. Il se penche son passé et celui de son pays dans Porto de mon enfance et Parole et utopie, propose une variation de Belle de jour avec Belle toujours avec Bulle Ogier, essaie de percer l’énigme Christophe Colomb, nous fait découvrir les étranges Singularités d’une jeune fille blonde…En 2008, pour ses 100 ans, Manoel de Oliveira reçoit la Palme d’Or pour l’ensemble de son œuvre, remis par son ami Michel Piccoli.Infatigable, le réalisateur travaille sur L'étrange affaire Angelica, présenté au Festival de Cannes 2010 dans la catégorie Un certain regard. Côté vie personnelle, Manoel était marié à Maria Isabel Brandão de Meneses de Almeida Carvalhais dont il a 4 enfants. Le cinéaste décède le 2 avril 2015.