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Voilà un film sombre, vénéneux, triste comme le coeur d’une adolescente sud-coréenne (Jeon Yeo-bin) qui verrait soudain tout s’effondrer (ses amours, sa vie sociale, ses études...) au point de vouloir s’effacer complètement. After My Death est le premier long d’un jeune cinéaste de 35 ans qui impose d’emblée un sens aigu de la mise en scène et assume la noirceur de son propos. On pense au meilleur du cinéma de Gus Van Sant pour cette capacité d’injecter une insidieuse douceur charnelle au coeur d’un univers sinistré et cloisonné. Le cadre, resserré autour d’une poignée de collégiennes qui se demande bien pourquoi l’une d’entre elles s’est suicidée, ausculte avec une acuité assez flippante les maux d’une jeunesse sud-coréenne plombée par la culture de la réussite, de la compétition et du poids des traditions. Un premier film impressionnant de maîtrise.