Première
par Frédéric Foubert
Nicholas Ray, Pina Bausch, Yohji Yamamoto, Sebastiao Salgado… Les portraits d'artistes sont l'un des fils rouges de la filmographie de Wim Wenders. Quelques semaines avant la sortie de sa prochaine fiction, Perfect Days, il livre ce documentaire consacré à son compatriote Anselm Kiefer. Le plasticien est filmé dans ses vastes ateliers, travaillant à ses œuvres monumentales, qui interrogent les ruines, le néant et la mauvaise conscience allemande. Ses outils ? Des lance-flammes, du métal en fusion… Wenders, lui, utilise la 3D (dont il est l'un des grands chantres) pour nous faire accéder à la profondeur historique et philosophique de l'œuvre de Kiefer, de façon sensorielle autant qu'intellectuelle. Le film finit par remonter jusqu'à l'enfance de l'artiste, né comme Wenders en 1945, dans un pays dévasté – une origine qu'il aura passé sa vie à questionner.