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Sous des apparences nickel, presque guindées, les films d’Anne Fontaine serpentent toujours les passions les plus troubles. Petits ou grands bourgeois sans fantaisie, ses personnages bien sous tout rapport n’en finissent pas moins par plonger à pieds joints dans les gouffres qui les habitent. C’est ce que l’on appellerait ailleurs le « retour du refoulé », tant il est évident que ce sont leurs frustrations trop longtemps contenues qui les poussent vers ces abîmes. Après Charles Berling (Nettoyage à sec), Fanny Ardant (Nathalie...) ou Isabelle Carré (Entre ses mains), c’est au tour de Fabrice Luchini d’être submergé par un désir qui va le perdre. En dépit de tout, et notamment des clichés qui encombrent son récit, la réalisatrice signe une sorte de suspense psychologique qui ne manque pas d’élégance. Sa plus belle réussite est sans doute d’avoir su jouer avec brio du contraste saisissant entre la lumière qui inonde les décors de la Côte d’Azur et l’opacité des caractères qui s’y agitent.
Toutes les critiques de La Fille De Monaco
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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A la question qui s'affiche sur les colonnes Morris depuis le début de l'été: "Vous êtes vous déjà demandé pourquoi on couche?", Anne Fontaine prend un peu plus d'une heure pour esquisser une réponse avec une certaine volupté.
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Anne Fontaine retrouve ses thèmes de prédilection qu'elle aborde sous l'angle de la dérision, dans un univers ensoleillé et un décor d'opérette. L'éblouissement sexuel, le dépaysement psychique et l'arrivisme social dessinent une figure triangulaire jubilatoire.
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Sur des dialogues enlevés et une mise en scène soignée, Anne Fontaine mise tout son scénario sur l'improbable assemblage d'un trio aussi burlesque que réjouissant. le dispositif fonctionne, relevé par le contraste des trois zigues et l'ambiance irréelle de Monaco. Un trio ambigu et très efficace pour une comédie noire, cruelle et au final surprenant.
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Une fois de plus, Anne Fontaine s'intéresse à la gente masculine et à sa libido. Le scénario aurait gagné à être resserré, mais on passe un bon moment avec son trio d'acteurs: Luchini très sobre, Louise Bourgoin, dans son premier rôle, et surtout Roshdy Zem, ombrageux et quasi-mutique, qui ne cesse d'étonner.