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« Le vent se lève, il faut tenter de vivre. » Ce vers de Paul Valéry est le fondement du dernier film de Hayao Miyazaki, qui raconte sur plusieurs décennies le parcours d’un personnage inspiré à la fois de
la vie de Jiro Horikoshi, l’inventeur du chasseur bombardier Zero, et de celle de Tatsuo Hori, un auteur japonais du début du XXe siècle. Son titre a plusieurs significations possibles, et le cinéaste en illustre quelques-unes, d’où une variété d’humeurs qui vont de l’espoir à la mélancolie, en passant par l’exaltation. Comme toujours chez lui, chaque élément contient deux aspects opposés mais indissociables. Ainsi, le vent peut provoquer les plus belles rencontres comme les pires catastrophes. Alors qu’une dimension tragique se dessine en filigrane à l’évocation de la vie sentimentale du héros, le thème principal du film pourrait se résumer à l’homme face à son destin et à ses obligations. Ici, l’ingénieur se doit de concevoir le meilleur avion possible, quel qu’en soit le prix. Il n’est pas difficile d’imaginer les points communs existant entre le réalisateur et ce créateur si particulier. Hayao Miyazaki a également trouvé dans cette histoire un souffle romanesque inédit qui lui a permis de composer quelques-unes de ses plus belles séquences, notamment lorsqu’il représente le vent, à l’origine de la rencontre entre Jiro et celle qui deviendra sa femme. Si, comme il l’a annoncé, le maître ne réalise plus de longs métrages, il a fini là en beauté.
Toutes les critiques de Le vent se lève
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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la complexité des sentiments souvent exprimés dans ce film-ci, un véritable chef-d’œuvre, devrait tous nous réconcilier avec ce cinéma, nous convaincre de sa totale modernité et de sa capacité à l’abstraction. Certes, Miyazaki préfère toujours la charge comique au discours politique.
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D'une beauté époustouflante (...). Miyazaki livre une oeuvre magnifique où les aspirations les plus nobles tutoient la barbarie.
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Dans "Le vent se lève", l’alentour est toujours menaçant, gros de fracas (le séisme, la guerre) qui se matérialisent en visions cauchemardesques, et pourtant dans l’appui des rêves il y a une direction à prendre, dans le « tenter de vivre » il y a la promesse d’y parvenir, c’est-à-dire de réussir sa vie – avec et contre les vents.
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Le film est une fresque historique et sentimentale, marquée par un amour tragique, et portée par une musique forcément aérienne.
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On ne peut que s’émerveiller devant un tel chef d’œuvre et regretter que ce celui-ci ne soit le dernier de Hayao Miyazaki.
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On sait désormais que ce sera son dernier film. Très différent des précédents, il clôt comme un point d'orgue mélancolique une filmographie passionnante.
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Avec ce film rétrospectif et sentimental sur son travail et son pays, Miyazaki rend grâce au souffle du monde traversant toute son œuvre. "Le vent se lève" en est d'ailleurs la plus aérienne manifestation.
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Le film travaille l’articulation bouleversante entre autonomie et solitude, le personnage croisant en un court-circuit fulgurant le reflet endeuillé de son désir. On notera que le film est aussi l’histoire d’un couple sans postérité, qui ne nous lègue en quelque sorte que la ruine collective que leur amour blasonne d’une manière poignante. Miyazaki ne pouvait mettre point final plus beau à sa carrière, où il est à la fois la plaie et le couteau, scellant dans la chair du film la formule énigmatique de sa propre existence.
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Une oeuvre brillante sur les affres de la création et la quête d’une perfection inaccessible.
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Un film sur la beauté de l’aviation et le prélude de la guerre, ces images époustouflantes nous montrent à quel point la vie est belle.
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Tout au long du film, le réalisme de la composition apporte contraste et complexité à la fresque pour mieux rappeler que toute médaille a son revers. Seules les quelques séquences oniriques offrent du bonheur. Avec le risque de confondre ces parenthèses enchantées avec la vie, dont elles ne sont que le reflet fantasmatique
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Attentif aux détails, aux expressions de ses protagonistes, Miyazaki prend le chemin d’un récit proustien, où chaque plan procède d’un intention de construire, avec une précision paisible, un moment d’histoire réelle où situer la vie d’un rêveur.
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C'est la première fois que Miyazaki se montre aussi réaliste. Merveilleux poète graphique et conteur à l'imagination éblouissante, il ne s'était pas encore mesuré au grand récit romanesque qui emporte le héros dans une aventure personnelle en le mêlant aux événements de son époque. Cela donne au film une lenteur inusitée, une dimension de mémoire historique empreinte de gravité, voire de solennité, mais une véritable ampleur épique.
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L'hommage ne doit rien au hasard, puisque le livre de Thomas Mann s'achève quand la Première Guerre mondiale éclate. Dans Le vent se lève, c'est la Seconde qui pointe à l'horizon. L'invention de l'ingénieur Hirikoshi en sera une des attractions morbides, mais Miyazaki n'insiste pas sur ce sort funeste. L'obsession créative de son héros l'emporte sur l'horreur de la guerre (qui a de toute façon toujours hanté le cinéaste). Car avant de devenir le tombeau de milliers de pilotes japonnais, son avion a dessiné de somptueuses arabesques dans le ciel.
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Sans manichéisme, le cinéaste, avant de se retirer, a voulu montrer à quel point il est facile de dévoyer les rêves de progrès pour les mettre au service de funestes desseins. Il se rapproche en cela de la démarche adoptée après la Première Guerre mondiale par l’inventeur et pilote brésilien Alberto Santos-Dumont, qui avait écrit à la Société des Nations pour demander que l’avion, si poétique invention, ne puisse plus jamais être utilisé comme arme. Moins naïf, plus universel, le testament artistique de Miyazaki sonne comme une mise en garde adressée aux générations futures.
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Malgré son esthétique onirique et douce, le film est le plus grave de son auteur, comme s’il avait mûri et offrait un retour sur lui-même. Son animation est subtile et les mouvements si précis qu’on croirait qu’un vent léger souffle en continu sur cet univers qui tente de survivre…
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Un mélo sourd hante chaque image, un souffle langoureux, triste comme du Nerval, creuse le lit du récit. Un film somptueux.
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Destiné aux adultes, ce drame est traité avec l’onirisme et la fantaisie qui caractérisent son oeuvre, mais aussi avec une gravité et une lucidité bouleversantes. Affranchi des contraintes de narration, le maître signe un récit à la fois dense et elliptique, crépusculaire et solaire, résolument métaphorique et audacieux.
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Le grand réalisateur de films d’animation Hayao Miyazaki a déclaré que le vent se lève serait son dernier chef d’œuvre, espérons que ce n’est pas vrai.
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Miyazaki, le génial papa de Princesse Mononoké, livre un chef-d’oeuvre poétique, qui n’oublie pas d’être antimilitariste ni de conspuer la barbarie. Une histoire d’amour et d’amitié aussi, qui rend heureux et léger. Courez voir ce film d’animation plein d’envolées lyriques qui sera l’ultime oeuvre de cet immense artiste puisqu’il se retire.
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La bande originale met en valeur l’odyssée riche et inventive de Mr Miyazaki.
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Cette fresque historique ne serait pas si touchante, si belle sans sa dimension humaine et intime. Hayao Miyazaki dessine le quotidien avec la délicatesse d'un miniaturiste.
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Visuellement splendide, le film profite également d'une construction acoustique insolite : les effets sonores ont été créés par des voix humaines et donnent une matière inédite au moindre véhicule, tremblement ou sifflement. Une expérimentation qui prouve que Miyazaki va toujours puiser chez l'humain et qu'il en ressort une forme artistique qui n'appartient qu'à lui.
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Une belle histoire intense et généreuse.
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S’il s’agit vraiment de l’ultime film de Hayao Miyazaki – mais vu qu’il a tendance à annoncer sa retraite avant la sortie de chacun de ses films, ce n’est pas encore chose faite – ‘Le vent se lève’ s’avère une conclusion à la fois adéquate et inconfortable. (...) On se trouve donc à des années-lumière des petits personnages bien mignons qui peuplent ses autres films. Pourtant ‘Le vent se lève’ partage avec toute l’œuvre du réalisateur les thèmes du vieillissement et de la perte de l’innocence, soutenue par une sensibilité prononcée pour l’éphémère. Un chant du cygne sombre, troublant et profondément émouvant, pour l’une des carrières les plus éblouissantes du monde de l’animation.
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« Les avions sont de magnifiques rêves » est une phrase reprise tout au long du film, on pourrait dire la même chose du film de Miyazaki.
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Face à cette période sombre de l’histoire de son pays, le cinéaste enraie les polémiques naissantes en présentant son héros paradoxal comme un idéaliste épris de beauté et aveuglé par son génie. Hanté par la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, son film n’est pas une fuite dans l’imaginaire, mais un miroir tendu.
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Magnifique, dur, émouvant, ce film n’est pas pour les enfants. Les mots manquent tant la maestria de Miyazaki prend à la gorge pendant 2 heures.
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Sûrement le plus beau film d’animation jamais réalisé.
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On peut embarquer sur ce beau (et long) film, plein de poésie et de légèreté, planant dans un monde rempli de bruit et de fürhers.
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Miyazaki tire sa révérence avec un ultime film d’une gravité inouïe. Son portrait romancé de Jiro Horikoshi, dans un monde en plein chaos, bouleverse par son humanité.
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Un mélange de tragédie, de comédie, de romance et d’apocalypse, le tout enrobé d’un lyrisme unique lié au réalisateur.
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Mais Miyazaki retrouve par instants son évocation bucolique de la nature, fil rouge de tout son œuvre. Au croisement de l’Histoire et de la poésie, « Le Vent se lève » demeure l’un des plus beaux films de son auteur qui, s’il se retire effectivement, manquera au cinéma mondial.
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Annoncé comme le dernier film de Hayao Miyazaki, Le Vent se lève dévoile la mécanique intime de son œuvre en dressant le portrait bouleversant d’un homme habité par ses rêves, mais comme étranger à ses semblables et aux tragédies de son temps.
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Le film se divise donc en deux parties : d'un côté il y a la passion du personnage et d'un autre il y a son grand amour. Les deux construisent incroyablement le personnage et aide à le définir avec précision.
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On regrettera que le cinéaste s'attarde trop sur l'enfance du héros.(...) Magnifique quand même.
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Un film sublime et réfléchi même si certains passages sont un peu confus.
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Une histoire vraie dessinée par Hayao Miyazaki, le pape de l’animation japonaise qui tire ici sa révérence cinématographique avec son film le plus réaliste. Peut-être trop parfois pour ceux qui n’ont pas l’intention de construire un avion… On retrouve tout de même dans ce testament la poésie et l’humanisme du maître, au service d’un joli drame historique et romantique.
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L’ultime film de Miyazaki préfère les amours qui volent... vers une mort certaine. Mâture, audacieux, mais diable, que c’est long !
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Ce dernier film n’est pas le meilleur mais il pose un regard délicat sur la beauté et la cruauté du monde et des hommes.
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Toujours aussi enlevé sur le plan formel, clouant au pilori l'absurdité de la guerre, Le vent se lève n'en est pas moins un film qui prête à discussion. (...) Après une vie passée à tutoyer les cimes de l'imaginaire, le réalisateur clôt donc sa carrière sur un film qui n'atterrit pas sans heurts sur la terre ferme.