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Après sa trilogie sociale et politique (Wesh wesh, Bled Number One, Dernier Maquis), Rabah Ameur-Zaïmeche passe au film en costume. Drôle d’objet que ce long métrage incongru et
anachronique : entre improvisation et reconstitution, tout ne fonctionne pas, mais pourtant, d’un colporteur massant les pieds d’un marquis à un imprimeur contemplant le premier exemplaire sorti de la presse, la liberté et la poésie affleurent parfois. I
Toutes les critiques de Les chants de Mandrin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film poétique qui élève la résistance au rayon des beaux-arts. (...) Voilà déjà l'un des sommets cinématographiques de l'année à venir. En 2012 votez Mandarin !
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Aller chercher Mandrin aujourd’hui, qui est en quelque sorte notre Robin des Bois national, c’était déjà une idée brillante. Le traiter dans un jus si authentique, si dénué d’effets, si direct et frontal, malgré la subtile médiation de la mise en scène, voilà qui est encore mieux vu.
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Après la Cité des Bosquets dans Wesh Wesh qu'est-ce qui se passe, L'Algérie dans Bled number one, et une petite entreprise de la banlieue parisienne dans Dernier maquis, Rabah Ameur-Zaïmeche investit les campagnes françaises du XVIIIe siècle dans Les Chants de Mandrin, pour élaborer un étonnant poème politique.
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(...) Il donne tantôt l'impression d'inviter les révolutionnaires du monde arabe de 2011 dans le maquis de la pré-Révolution française, tantôt d'exporter les protagonistes de celle-ci dans les montagnes de l'Atlas.
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Si Les Chants de Mandrin semble dire que la justice passe avant la loi quand la loi ne sert que les puissants, le film fait passer son message de façon diffuse, patiente, presque en murmurant, et non sur le mode dénonciateur du tract militant ou efficace d’un cinéma démonstratif spectaculaire.
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Le réalisateur de "Bled Number One" rend un bel hommage aux contrebandiers du XVIIIe siècle, dont il fait les précurseurs des révolutionnaires d'hier et des "indignés" d'aujourd'hui. La chronique historique, où le contemporain résonne à chaque plan, se double d'un éloge poétique de la fraternité.
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Le quatrième film du cinéaste confirme avec éclat que Rabah Ameur-Zaïmech, également acteur, possède de l'histoire et du temps présent une vision, que son talent très sûr lui permet d'éclairer.
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Considéré comme une sorte de Robin des Bois français, le bandit et contrebandier Louis Mandarin, exécuté à 30 ans en 1755, fait figure de pionnier de la Révolution. Il fut d'ailleurs célébré en tant que tel par la Commune. C'est à cet aspect méconnu du personnage que s'attache le réalisateur de "Dernier Marquis" dans son nouveau film couronné du prix Jean-Vigo. Son approche s'inspire de celle de Renée Allio dans les "Cammisards" qui consiste à privilégier l'aspect politique de cette histoire et non le caractère épique sans sacrifier le spectacle pour autant.
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Si l’image est superbe et que la lumière illumine l’écran, côté scénario, ce Chant, revendiqué comme une "utopie poétique", voire politique, ne s’encombre pas de dramaturgie. L’écriture reste didactique et il arrive que le jeu des acteurs sonne faux. On sent bien que le cinéaste se rêve en chef de troupe, au point d’oublier les autres. Pourtant, en dépit de ses défauts, reconnaissons un certain charme à ce drôle de film en costumes.