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Sur le papier, faire un troisième Toy Story relevait à la fois de l’évidence et de la gageure. De l’évidence car cette franchise incarne totalement l’esprit et les valeurs de Pixar : humour et émotion, humanisme et sens de la famille. De la gageure car l’épisode 2 avait placé la barre très haut en termes d’enjeux dramatiques, de gags, de défis techniques, de scènes spectaculaires, etc. Plutôt que de vouloir surpasser les précédents films, Lee Unkrich (monteur du premier, coréalisateur du second) a sagement choisi d’en faire une sorte de synthèse – sans jeu de mots. L’émotion, carburant de Toy Story, et l’humour, vitamine de Toy Story 2, constituent donc la moelle de cet épisode échevelé qui fait office de respiration après Là-haut et Wall-E, oeuvres aussi introspectives qu’ambitieuses. (...) Hilarant, subtil, touchant et suprêmement nostalgique, Toy Story 3 appellerait presque un quatrième épisode. Pourquoi pas dans dix ans, lorsqu’Andy sera en âge d’avoir des enfants ?
Toutes les critiques de Toy Story 3
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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La magie Toy Story est intacte malgré le départ du génial John Lasseter, promu big boss de Disney-Pixar. Les clins d'oeil aux deux premiers côtoient les gags savoureux et la virtuosité de l'animation est toujours au service du récit et non l'inverse, comme c'est souvent le cas d'ailleurs. Autant dire que cette version jouet de La Grande Evasion est un fabuleux moment de cinéma. A peine vu, on piaffe de le revoir.
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Rejoints par Barbie, Ken et Totoro, la mascotte de Miyazaki, les héros, toujours aussi attachants, multiplient les gags, comme lorsque Buzz l’éclair passe en mode espagnol. Le robot se met soudain à parler la langue de Cervantès et adopte un comportement de latin lover! Mais la nostalgie plane sur ce troisième volet, qui parle de l’apprentissage de la maturité; de la difficulté de grandir, de renoncer à un passé heureux et insouciant pour assumer de nouvelles responsabilités. Andy dit adieu à son enfance. Bien que tristes et orphelins, les jouets doivent accepter cette transition. Certains choisissent de haïr les humains, comme l’ours en peluche qui a été oublié au bord d’une route… Ce chef-d’oeuvre d’animation traite de la peur de l’abandon et de la séparation, du changement, de la transmission, mais aussi de l’amitié et du pouvoir de l’imagination.
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On le savait depuis au moins Cars, Pixar se repose parfois trop sur ses procédés. Dans le cas présent, ce principe de système atteint ses limites. En cause, et c'est un peu idiot de le dire, un relatif déficit narratif condamnant le récit et sa problématique au second plan. Ceci menaçait déjà Là-haut voire Wall-E, mais est plus gênant ici quand l'essentiel du film devient une parenthèse s'étourdissant quasi exclusivement dans l'action et la comédie. A priori rien à reprocher, c'est aussi ce qu'on aime et convenait déjà aux précédents, sauf quand la mécanique, même ou justement parfaite, vire à l'automatisme. D'où un certain ennui naissant de ces nouvelles aventures car comme on sait, l'automatisme, dans le génie comme la nullité, est ennuyeux. D'où encore cette faiblesse des enjeux peinant à insérer au cœur du film sa belle vision sur l'impermanence des choses. D'autant plus regrettable qu'Unkrich fait jaillir de fortes gerbes d'émotions, douces, tendres, mélancoliques et heureuses. Il sait faire vibrer les affects tout en les articulant à un joli regard sur l'enfance et l'amour, entre perte, maintien et cette forme de nostalgie positive, créatrice, qui est aussi la matrice Pixar. Dommage que ceci serve avant tout d'ornements aux extrémités du film. Peut-être qu'est venu le temps de la remise en question pour Lasseter and friends.
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La richesse du film se mesure finalement à la largesse de sa palette émotive. A ce titre, le final s'avère plus poignant qu'on ne l'aurait cru, titillant la corde que l'on pensait insensibilisée et cherchant à éveiller et à combler l'enfant qui sommeille encore chez chacun d'entre nous.
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Il est certain que le "message" des films d'animations Pixar est conservateur. Cependant, ils nous rappellent la vérité des rôles sociaux et des rites idéologiques qui nous gouvernent. Devant ces tendres évocations de l'enfance et de l'initiation, on rit et on pleure.
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On le savait depuis au moins Cars, Pixar se repose parfois trop sur ses procédés. Dans le cas présent, ce principe de système atteint ses limites. En cause, et c'est un peu idiot de le dire, un relatif déficit narratif condamnant le récit et sa problématique au second plan. Ceci menaçait déjà Là-haut voire Wall-E, mais est plus gênant ici quand l'essentiel du film devient une parenthèse s'étourdissant quasi exclusivement dans l'action et la comédie. A priori rien à reprocher, c'est aussi ce qu'on aime et convenait déjà aux précédents, sauf quand la mécanique, même ou justement parfaite, vire à l'automatisme. D'où un certain ennui naissant de ces nouvelles aventures car comme on sait, l'automatisme, dans le génie comme la nullité, est ennuyeux. D'où encore cette faiblesse des enjeux peinant à insérer au cœur du film sa belle vision sur l'impermanence des choses. D'autant plus regrettable qu'Unkrich fait jaillir de fortes gerbes d'émotions, douces, tendres, mélancoliques et heureuses. Il sait faire vibrer les affects tout en les articulant à un joli regard sur l'enfance et l'amour, entre perte, maintien et cette forme de nostalgie positive, créatrice, qui est aussi la matrice Pixar. Dommage que ceci serve avant tout d'ornements aux extrémités du film. Peut-être qu'est venu le temps de la remise en question pour Lasseter and friends.
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Pixar est toujours au top avec ce bijou éblouissant qui permet de retrouver nos vieux amis les jouets. On tombe immédiatement sous le charme de l’humour bon enfant comme de l’émotion d’une intrigue aussi ingénieuse que sensible. Les amoureux de joujoux et de dessins animés seront vraiment à la fête en reconnaissant des «visiteurs célèbres» comme une peluche de Totoro, en hommage au chef-d’œuvre de l’animation réalisé par Hayao Miyazaki. Avec ce troisième volet brillant, Lee Unkrich conclut la saga en beauté. On aurait même envie d’en redemander!
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« Toy Story 3 » s’ouvre en mode western, à un train d’enfer, avant d’embrasser différents genres — comédie, action, drame et même film de prison — avec un sens du rythme, du suspense et de l’émotion bluffant.
Bref, personne ne s’étonnera que ce troisième épisode ait déjà rapporté 550 millions de dollars dans le monde. Parfaits, les nouveaux joujoux se révèlent plus ou moins terrifiants, mais le singe à cymbales peut d’ores et déjà prétendre à l’Oscar du meilleur psychopathe de tous les temps! Bien sûr, on rit aux éclats devant Ken en short, Buzz l’Eclair en latin lover ou Monsieur Patate en chip molle, mais on savoure aussi un scénario profondément mélancolique sur le temps qui passe et ne se rattrape guère. Attention : « Toy Story 3 » pourrait bien vous laisser en larmes -
Toy Story 3 s'écarte un peu du canon de Pixar en multipliant (comme on le fait systématiquement dans les dessins animés produits par DreamWorks) les références parodiques. Les poupées Barbie et Ken se conduisent comme dans un soap opera (on aimerait bien savoir la tête qu'ont faite les dirigeants de Mattel en découvrant le film) et les citations cinéphiles émaillent le scénario de Michael Arndt, qui avait déjà prouvé son sens de la famille dans Little Miss Sunshine.
On retrouve ici la même finesse d'observation, la même ironie affectueuse. Car, au bout du compte, Pixar est une entreprise familiale qui célèbre la famille, ce qui peut s'avérer pratique lorsqu'on va au cinéma avec des enfants.
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A chaque fois Pixar réaffirme son statut de maître inébranlable dans le domaine de l’animation. Se mettant évidemment les plus jeunes dans sa poche (la magie agit comme un feu d’artifices permanent à l’écran), l’équipe de John Lasseter (ici seulement producteur exécutif) s’assure également l’adhésion des spectateurs les plus âgés, en les berçant de références précieuses (un Totoro par-ci, une Barbie par-là) et surtout en les ramenant à leurs expériences de vie les plus marquantes (l’envol de l’oiseau adolescent qui quitte le nid pour la première fois, brisant le cœur de sa maman). Le discours poignant émeut l’adulte avec intelligence, l’interpellant jusque dans ses angoisses métaphysiques de solitude, de vieillesse et de mort.
Ce que d’aucuns appelleraient une formule chez Pixar constitue en fait toutes les caractéristiques d’une œuvre cohérente qui, même en se déclinant en suite, ne perd jamais de son panache et de son humanisme. Tout simplement du grand cinéma. -
A chaque âge ses références, et pour tous, la même émotion. Toy Story 3 s'offre quelques moments dramatiques, plutôt loin de la guimauve habituelle, puisqu'il évoque une sourde hantise de l'enfance, celle de la perte, de l'abandon. L'ours maléfique, version moderne du petit soldat de plomb, est passé du « côté obscur » depuis que sa petite maîtresse l'a oublié dans un champ. Des sentiments troubles, des méchants tourmentés (dont un très flippant poupon borgne à la Tim Burton) qui font régner dans la petite garderie une inquiétante ambiance de dictature.
Comme Woody et ses amis doivent s'échapper de ce mini-enfer et rentrer chez Andy, les voilà qui rejouent La Grande Evasion, suspense haletant et scènes spectaculaires dans l'immense brasier d'une décharge. C'est une autre constante, dans les trois épisodes de Toy Story : les personnages sont toujours perdus dans un environnement démesuré. De tout petits héros dans un monde de géants : juste à l'échelle de l'enfance.
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Le film ne manque pas de scènes aussi spectaculaires que celles d’un blockbuster (en ouverture ou la poursuite finale dans une déchetterie) ou hilarantes : la rencontre de Ken, fashion victim bête à pleurer, et de Barbie, la mutation de Buzz en danseur de flamenco, le choix de jouets « câlins doudous » - une peluche et un baigneur - pour incarner les méchants. Comme souvent chez Pixar, le film est porteur d’un message : les jouets d’Andy répondent à la dictature par l’amitié et la solidarité ; et, sur le thème « lorsque l’enfant s’en va, jouets et mamans même combat », il montre que la séparation, inéluctable, n’est pas une fin. Une leçon de vie généreuse, émouvante, teintée de mélancolie. Aussi inventif que les précédents, ce troisième épisode, clôt magnifiquement la série.
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par Gaël Golhen
(...) Toy Story 3 ne s'embarrasse plus des acquis des deux premiers épisodes et fait comme si Pixar n'avait pas changé l'eau du bocal depuis dix ans. Le film se noie dans une boulimie gavante de péripéties et d'action. Trop de jouets, trop d'intrigues, trop de références et de citations... trop de tout.