L’iconique roller-blader de la série australienne culte est l’un des invités de l’événement pop-culturel lors d'une master-class vendredi 25 octobre à partir de 13h30.
Pour comprendre l’engouement que suscite la venue de Callan Mulvey, acteur australien d'origine néo-zélandaise de 44 ans au visage anguleux et au regard ténébreux, il faut remonter dans les 90’s. Entre 1994 et 1999, plus précisément, une époque où il n’y avait que six chaînes à la télévision et pas grand-chose à se mettre sous la dent en rentrant du collège ou du lycée. Pas de réseaux sociaux chronophages non plus pour scroller afin de tuer le temps en attendant le dîner en famille. Dans la grille des programmes, où se succédaient déjà en ce temps-là des jeux ennuyeux et des feuilletons allemands frelatés, trônait une série venue d’Australie, un high school drama formidable, réaliste, souvent dramatique, portrait sans fard d’une jeunesse sapée en baggies troués et t-shirt XXL en proie à des atermoiements sentimentaux et existentiel : Hartley, cœurs à vif.
Etalé sur 7 saisons pour un total de 210 épisodes, Hartley, cœurs à vif brassait de nombreuses préoccupations propres aux jeunes adultes : phobie sociale, racisme, sexe, drogues, alcool, premiers émois, suicide, amourettes compliquées… Et présentait une galerie de personnages tranchant avec le cousin américain, Bervely Hills. Ici, pas de jeunesse dorée, de ride à la plage en cabriolet rouge rutilant, de cocktail dans le dernier club à la mode. Pas de Brandon, de Brenda, de Kelly, de Dylan. Les protagonistes d’Hartley, cœurs à vif, sont généralement issus de la classe moyenne, voire défavorisée. Nombre d’entre eux sont également d’origines étrangères : grecs, italiens ou maoris. Comme dans tout lycée qui se respecte, il y a la star de la cour de récré, le bad-boy au cœur fêlé, le chien fou incontrôlable, le beau-gosse cool auxquels les mecs veulent ressembler et duquel les filles tombent amoureuses. Son nom : Bogdan Drazic ou simplement Drazic pour les intimes.
Style de slacker, piercing à l’arcade, collier de surfeur, cheveux coiffés en piques avec du gel fixation béton… Ne jugez pas, c’était le total look des années 90, celui du it boy par excellence. Ajoutez à ça que Drazic est un as du roller (Mulvey ayant lui-même gagné des championnats) et un fin déconneur du fond de la classe, il s’est très vite imposé comme le personnage le plus emblématique du show. Le chouchou inconditionnel des fans même 20 ans après. La rumeur raconte aussi que sa passion pour le roller a suscité pas mal de vocations chez les jeunes à l’époque alors même que le skate avait déclassé cette discipline, la reléguant au rang de ringardise sur roulettes. Fun fact : les demandes de piercing à l’arcade aurait triplé en Australie en 1996. Date où Drazic débarque dans Hartley, cœurs à vif.
Drazic n’était pas seulement le taulier du bahut. Ou le beau mec taciturne vivant une idylle puissante mais rock ‘n roll avec Anita, girl next door blonde et fragile, qui faisait tourner toutes les têtes. Son personnage redéfinissait les contours du héros teen en cachant une blessure secrète : sa dyslexie. Un aspect moins glamour que les soucis de vernis à ongles de Donna ou les bouclettes de Steve dans Berverly Hills. Drazic s’inscrivait parfaitement dans la continuité des personnages du show : à savoir mettre en avant les parias du lycée, la fameuse minorité silencieuse qui ne rentre pas dans aucune des cases préétablies par la société. Son incapacité à réussir dans le système scolaire, découlant de sa maladie, était l’origine de sa carapace inoxydable, de son rapport chaotique à l’autorité, de sa liberté empreinte d’anarchie tout en gardant un sens moral important envers ceux qu’il aime. Et c'est pour tout ça que Drazic reste une icone télévisuelle indémodable et indétrônable des années 90.
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