Emilia Pérez n'a pas été épargné par les polémiques ces dernières semaines, jusqu'à perdre la statuette du Meilleur film étranger qui lui tendait les bras. De retour en France, le réalisateur raconte ce moment violent.
Un temps favori des Oscars 2025, leader des nominations avec 13 citations, Emilia Pérez a été pris dans la tornade des polémiques et des réseaux. Parce que les tweets de Karla Sofía Gascón. Parce que la colère du Mexique. Et ainsi, la statuette de Meilleur film étranger qui lui tendait les bras a fini par échapper à Jacques Audiard, forcément un peu chamboulé après cette expérience empreinte d'une violence certaine.
Invité à France Inter ce matin, le réalisateur sacré aux César quelques jours plus tôt avoue que la campagne des Oscars est devenue une entreprise brutale :
"J'avais déjà été nommé pour Un Prophète, il y a une dizaine d'années. C'était dur, c'était compétitif. Mais c'était des Bisounours à l'époque ! Aujourd'hui, [la campagne des Oscars] est devenue une guerre ouverte. Une guerre ouverte entre les producteurs, les distributeurs, les studios. Et ça, c'est usant."

Ce que regrette Jacques Audiard, c'est que toutes ces tempêtes médiatiques nourries par les polémiques "nous font perdre de vue l'objectif, c'est -à-dire le cinéma en lui-même. On ne parle pas de cinéma (pendant cette campagne). Il faut être prêt à dégainer les plus grosses saloperies contre l'autre. Ce n'est pas équitable, mais c'est comme ça..."
De quoi faire douter Jacques Audiard sur l'intérêt de participer à une telle cérémonie ? On comprend que le cinéaste a été secoué par l'aventure hollywoodienne d'Emilia Pérez et qu'il peine à en tirer du positif : "Heureusement qu'on croise les confrères et les consoeurs, qui, eux, sont jetés dans la même fosse que vous...", dit-il.
Finalement, il aura un mot pour Karla Sofía Gascón, qu'il considère être "une grande actrice", avec une force émotionnelle unique. Et pour lui, malgré la tempête, sa carrière n'est certainement pas terminée.
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