La star ne pense pas retravailler avec le réalisateur.
A l’aune des scandales d’agressions sexuelles qui ont éclaté à Hollywood, en 2017, l’affaire Woody Allen est revenue au cœur de l’actualité, 25 ans après les faits. Dylan Farrow a de nouveau accusé son père adoptif d’attouchements quand elle était enfant, et le réalisateur s’est défendu dans une lettre ouverte.
Agressions sexuelles : l’affaire Woody Allen ressort, le réalisateur répond
A ce moment-là, plusieurs acteurs ont fait savoir qu’ils ne voulaient plus travailler sous sa direction : Rebecca Hall et Timothée Chalamet ont versé leur salaire touché pour Rainy Day in New York à des associations caritatives, Colin Firth, Greta Gerwig ou encore Elliot Page ont fait part de leurs regrets d’avoir accepté des rôles dans ses films. Rencontrée par The Hollywood Reporter lors d’un événement organisé par Unifrance, Marion Cotillard, qui était la star de Minuit à Paris, en 2011, a à son tour réagi à l’affaire. C'était en janvier 2018.
Nous repartageons cet article au moment où le film revient sur Arte, à 20h55, ainsi qu'en replay.
Rebecca Hall et Timothee Chalamet ne veulent plus travailler avec Woody Allen
"Je ne savais pas grand-chose de sa vie personnelle, en fait, expliquait alors la star française. Je savais qu’il avait épousé l’une de ses filles. Honnêtement, je trouvais ça étrange, mais je ne pouvais pas juger, puisque je ne connaissais pas le fond de l’histoire. Je ne sais toujours pas aujourd’hui ce qu’il a fait ou non, mais je vois bien que des gens souffrent, et c’est terrible. Je dois dire que s’il me proposait un nouveau rôle aujourd’hui, je poserais plus de questions, je creuserais cette histoire. Enfin, je ne pense pas que ça arrive, car notre expérience en commun était bizarre. J’admire plusieurs de ses films, mais nous n’avions aucune connexion sur le plateau."
Plus globalement, l’actrice a jugé le mouvement #MeToo "nécessaire. C’est une grande révolution, il y a tellement de femmes qui ont été dans cette situation. C’est très important d’en parler."
A sa sortie, en 2011, Minuit à Paris avait fait un carton. En France, il s'agit du quatrième plus gros succès du réalisateur, avec 1,7 million d'entrées. Seuls Manhattan, Vicky Cristina Barcelona et La Rose pourpre du Caire avaient fait mieux au cours de sa longue carrière.
Voici la critique de Première publiée lors de son ouverture du festival de Cannes 2011. A ce moment-là, ce ne sont pas les accusations envers le réalisateur new yorkais qui faisaient débat, mais le fait qu'il ait embauché pour ce projet la comédienne Carla-Bruni Sarkory alors que son époux occupait le poste de président du pays.
Coup de chance : Woody Allen déçoit [critique]"Woody Allen retrouve sa légèreté avec Midnight in Paris. Clarifions la chose d’entrée de jeu : Carla Bruni Sarkozy a un rôle insignifiant dans le nouveau Woody Allen et elle n’est pas particulièrement incroyable. A vrai dire, son personnage de guide touristique aurait pu être tenu par n’importe quelle actrice française à qui un caméo chez Woody Allen aurait été plus profitable qu’à notre Première Dame…
Indépendamment de ce choix discutable (comme celui, d’ailleurs, de Gad Elmaleh, sous-employé, qui apparaît dans 4 plans de 5 secondes chacun), Minuit à Paris est un film léger et charmant dont le postulat obéit à une licence poétique dont Allen a le secret (rappelons-nous de La rose pourpre du Caire, Alice ou Harry dans tous ses états) : soit un écrivain raté, auteur de scénarii pour Hollywood, qui, un soir d’ébriété, se retrouve catapulté dans le Paris des années 20 où il croise Hemingway, Fitzgerald, Picasso, Dali, j’en passe. Le même bond dans le passé se reproduit chaque soir…
Réflexion sur la création et le temps qui passe (c’était mieux avant ?), Minuit à Paris est le film d’un vieux monsieur toujours alerte et lucide, qui ne craint pas de faire son autocritique (qui incarne mieux que lui l’immobilisme dont son personnage semble prisonnier ?) tout en rendant hommage aux artistes qui l’ont marqué. Si Minuit à Paris n’échappe pas toujours à la facilité, voire à l’explication de texte, il brille par ses dialogues supérieurement subtils et par l’interprétation d’Owen Wilson, personnage naturellement allenien avec son art du décalage unique."
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