"Je trouve tout ça tellement idiot. Je n'y pense même pas. Je ne sais même pas ce que ça signifie..."
De retour à la Mostra de Venise ce week-end pour Coup de Chance, son 50e film, tourné en France et en Français, le cinéaste de 87 ans se confesse dans Variety sur sa situation actuelle, sa manière de voir le monde d'aujourd'hui et donne son avis sur la "cancel culture".
Empêtré dans différents scandales depuis plusieurs années, mis au ban d'Hollywood depuis la diffusion du documentaire Allen v. Farrow, le réalisateur se désole et assure ne pas s'inquiéter pour son oeuvre :
"Je trouve tout ça tellement idiot. Je n'y pense même pas. Je ne sais pas ce que ça signifie d'être "canceled". Je sais qu'au fil des années, tout est resté pareil pour moi. Je fais mes films. Ce qui a changé, c'est la manière dont on présente les films. Moi, je travaille et c’est toujours la même routine en ce qui me concerne. J'écris le scénario, je récolte les fonds, je fais le film, je le tourne, je le monte, il sort. La différence ne vient pas de la "cancel culture". La différence réside dans la manière dont les gens présentent mes films désormais. Là est le grand changement."
Plus encore, Woody Allen estime ne pas être concerné par le mouvement #MeToo et pense même qu'il aurait pu en être l'une des figures de proue : "Je le dis depuis quelques années et ça a choqué. Mais la vérité, c'est la vérité. J'ai réalisé 50 films. J'ai toujours eu de très bons rôles pour les femmes, j'ai toujours eu des femmes dans mes équipes, je les ai toujours payées exactement le même montant que mes acteurs hommes. J'ai travaillé avec des centaines d'actrices et je n'ai jamais eu une seule plainte à aucun moment. Pas une seule n’a dit : « En travaillant avec lui, il était méchant ou il me harcelait. » Cela n’a tout simplement jamais été un problème. Mes monteuses sont des femmes. Cela ne me pose aucun problème. Cela ne m’a jamais vraiment préoccupé. J'embauche qui je pense être bon pour le rôle. Comme je l’ai dit, j’ai travaillé avec des centaines d’actrices, connues ou inconnues. Personne ne s’est jamais plaint et il n’y a rien à redire."
Le cinéaste suggère dans cette même interview que le mouvement est allé trop loin. "Si un mouvement apporte quelque chose de positif, pour les femmes en l'occurrence, c'est une bonne chose. Quand ça devient n'importe quoi, c’est juste idiot. Parfois, c'est justifié et très bénéfique pour les femmes, et tant mieux. Mais parfois, je lis des affaires dans le journal qui me paraissent ubuesques et je trouve ça idiot...."
Coup de Chance sortira le 27 septembre prochain au cinéma en France.
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