La sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne pourrait porter préjudice aux séries produites et financées par les deux pays.
De The Tunnel à Versailles, en passant par Panthers, les co-productions franco-anglaises de haute volée se sont multipliées, ces dernières années. Un vrai boom, qui pourrait bien prendre subitement du plomb dans l'aile, avec le Brexit. Forcément, la sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne aura des conséquences sur la collaboration entre les deux pays, dans le domaine télévisuel.
Le magazine américain Variety consacre un large article à ces retombées, aujourd'hui. Vincent Leclercq, responsable de la création audiovisuelle et numérique au CNC, y explique d'abord sobrement : "Le Brexit va certainement rendre plus difficile les co-productions avec le Royaume-Uni. À moins que la France signe un nouvel accord avec lui (pour faciliter la co-création, NDLR), mais ça devrait prendre un long moment".
"Le Brexit est une catastrophe pour le cinéma et l'audiovisuel britanniques"
L'agent Florence Charmasson, qui représente par exemple Tahar Rahim, star de Panthers l'an dernier sur Canal +, craint aussi qu'il devienne "très compliqué pour nos talents de travailler librement outre-Mance. Ils devront obtenir un visa de travail, comme aux États-Unis".
Productrice de Panthers, justement, mais aussi du carton international Les Revenants, Caroline Benjo, de la société Haut et Court, partage cette inquiétude : "Il est difficile de prédire l'impact en ce moment, mais nos amis et partenaires britanniques sont dans un tel état de dépression que je suis très inquiète pour l'avenir du secteur [britannique] dans son rapport avec l'Europe. En ce qui concerne les accords de coproduction en cours, nous allons voir s'ils seront renégociés. Mais certainement, tout ça est inquiétant."
Directeur de la fiction chez Canal Plus, Fabrice de la Patellière est finalement moins alarmiste. "Le plus grand défi pour nous sera d'enrôler les talentueux créateurs britanniques avant qu'ils ne soient débauchés par Hollywood", analyse Patellière dans cet article, avant de préciser que Canal Plus, qui doit investir 3% de ses revenus annuels dans les productions européennes, continuera de soutenir les produtions britanniques, malgé ce Brexit.
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