En 2005, dix ans après Disney, le réalisateur Terrence Malick revisitait la légende de Pocahontas et sa rencontre avec le capitaine anglais John Smith (Colin Farrell) dans Le Nouveau monde, diffusé à 20h35 sur France 2. Loin du conte pour enfants, cette ode sublime se rapproche de la vérité historique.

En 2005, dix ans après Disney, le réalisateur Terrence Malick revisitait la légende de Pocahontas et sa rencontre avec le capitaine anglais John Smith (Colin Farrell) dans Le Nouveau monde, diffusé à 20h35 sur France 2. Loin du conte pour enfants, cette ode sublime se rapproche de la vérité historique. En mai 1607, trois caravelles britanniques accostent dans la baie de Chesapeake. De précédents explorateurs ont baptisé cette terre Virginie. Tapis derrière les arbres, des Indiens Algonquins observent, mi-craintifs mi-émerveillés, l’étrange arsenal de ces visiteurs à casque et armure… Les conquérants débarquent. Au nom de la Virginia Company, ils viennent établir "Jamestown", un avant-poste économique, religieux et culturel…L’un des Anglais, John Smith (Colin Farrell), officier de l'armée rebelle part en éclaireur dans la forêt mais est capturé par les indigènes. Au moment où leur chef s'apprête à le faire exécuter, l'une de ses filles, âgée de 12 ans, s'interpose et obtient sa grâce. Elle se nomme Pocahontas… Ainsi s’ouvre le quatrième film de Terrence Malick. Les notes de Wagner annoncent un désastre. Car, tandis que Smith découvre le paradis avec sa belle Indienne énamourée, ses pairs se conduisent en barbares, souillant la Virginie, éliminant les Algonquins…Cette histoire est aussi connue des écoliers américains que, sous nos latitudes, la conquête de la Gaule par Jules César. Le cinéaste a porté son projet de film un quart de siècle, avant de se lancer dans sa réalisation, en 2004. Il reste fidèle à la réalité historique, plante ses caméras à moins de 15 km du théâtre des faits réels et engage un expert de la langue Algonquin - quasi disparue depuis 1780- pour rendre ses interprètes crédibles. Son portrait de la princesse née en 1595 est fidèle aux quelques lignes que John Smith lui a consacré dans son livre de souvenirs, Histoire de la Virginie. L’aventurier y décrit une jeune fille joyeuse et vivace, qui avait l’habitude de déambuler nue, et n’hésitait pas à jouer avec les garçons.Pour avoir favorisé l’installation des occupants, Pocahontas sera bannie de son peuple. Smith reparti en Europe, elle épousera en 1614 John Rolfe, un aristocrate veuf (campé par Christian Bale) après s’être fait baptiser sous le nom de Rebecca. Elle apprendra l’anglais et embarquera pour Londres afin d’être présentée à la Cour où elle deviendra un modèle d’assimilation. Pas pour Malick qui préfère la confronter à la mesquinerie, aux luttes de pouvoir, à la cupidité, à l’obscurantisme religieux, au mensonge… Touchée par une infection pulmonaire, la belle s’éteint en 1617, à 22 ans, et gît sur les bords de la Tamise… Le fils qu’elle eut avec Rolfe devint le plus important planteur de tabac de la nouvelle colonie américaine…Uriell Ceillier de Télé 7 Jours