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Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Changement de registre pour Andrea Arnold. Après quatre fictions célébrant des héroïnes d’hier (Les Haut de Hurlevent) et d’aujourd’hui (Red road, Fish tank et American honey), la Britannique s’essaie au documentaire en s’intéressant au destin d’une vache laitière séparée brutalement, juste après sa naissance, de son veau pour être conduite de force vers une machine à traire. Cette scène inaugurale donne le la de ce qui va suivre. Le choc permanent entre la beauté de la nature et son exploitation par l’homme (la scène ultime du film, d’une brutalité glaçante, vous hante longtemps). Comme Skolimowski et l’âne de son Eo, Arnold raconte notre monde du point de vue de cette vache qui donne son titre au documentaire. Nulle trace de discours verbeux, le cinéma d’Andrea Arnold – en docu comme en fiction – passe par les sensations qu’elle crée par la puissance tranquille de sa mise en scène. Et le résultat en impose.