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Xavier de Lauzanne dévoile avec savoir-faire ce qui est advenu durant cette tournée : la naissance d'un visage commun et d'amitiés désormais indéfectibles (les musiciens ont notamment rejoué ensemble à Malte en février dernier). Plus profond que ne pourrait l'être n'importe quelle fiction sur le sujet, le film met le spectateur en présence de sentiments puissants, comme lors de la déchirante dernière séquence, qui n'a rien de prémédité. Cette fin éclaire soudain l'oeuvre d'un jour nouveau : ce que la tournée a produit durant trois semaines apparaît comme une parenthèse enchantée, un paradis perdu, voire une utopie. Mais cette utopie a pourtant bien eu lieu, sous l'œil avisé de la caméra. D'une seule voix rend ainsi visible un hypothétique modèle d'avenir, donnant toutes ses lettres de noblesse au genre documentaire.
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Ce n’est qu’à la première vraie altercation entre Palestiniens et Israéliens que l’on commence à plonger au coeur des rapports humains. De là naîtront des échanges de points de vue, une amorce de compréhension réciproque, un dialogue, et, plus tard, de sincères liens affectifs. L’audace de ce projet hors norme prend alors tout son sens et prouve que la haine et les conflits trouvent leur terreau dans l’ignorance et la défiance. En musique, pour une fois.
Toutes les critiques de D'une seule voix
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Se devant d’être discret pour pouvoir capter authentiquement tout ce qui se passait, Xavier de Lauzanne n’a utilisé qu’une seule caméra et révèle une véritable volonté de partage des artistes, de se faire découvrir leurs traditions et leurs convictions. Eti et Saz, duo composé d’une chanteuse pop juive israélienne et d’un rappeur arabe palestinien, est le symbole de cette tournée, illustrant par leur enthousiasme la possibilité d’exister et de cohabiter au-delà des différences. D’une seule voix se révèle ainsi comme une ascension émotionnelle, avec la conscience d’assister à des moments aussi rares que précieux, porteurs de l’espoir d’une possible paix au Moyen-Orient. En tout cas, on aimerait y croire.
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Pour ceux qui ne le savaient pas encore, ce documentaire le confirme : la paix entre les Israéliens et les Palestiniens n'est pas pour demain. (...) Beaucoup veulent la paix, tout en sachant qu'elle n'existera pas pour leur génération. L'espoir est là, mais si infime.
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Réalisé lors de la tournée française du groupe en 2006, il suit les musiciens de coulisses en chambres d'hôtel, là où la cacophonie menace l'harmonie affichée. De Rossi a beau se démener pour bannir la géopolitique de la tournée, il suffit d'un geste ambigu, d'une parole déplacée ou du mot « Palestine » inscrit sur un tee-shirt pour que les dissensions resurgissent avec fracas. Amer, le constat laisse heureusement quelques raisons d'espérer : des liens tissés entre deux concerts, une amitié naissante et l'envie de chanter ensemble, malgré tout.
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Tourné presque entièrement avant l'intervention israélienne au Liban, et, bien sûr, l'invasion de Gaza, le documentaire qui suit ce projet apparaît un peu dérisoire face à la dégradation continue de la situation dans la région. Et le cinéaste y adhère trop évidemment pour que le film trouve une autre logique que celle de l'adhésion sans condition. Pourtant D'une seule voix est par instants passionnant. D'abord parce qu'il y a quelques beaux passages musicaux (même si les formations sont d'un intérêt très inégal). Surtout parce qu'on peut y voir une image terrible de l'état des esprits dans la région et de l'impuissance de la bonne volonté. Les efforts de Jean-Yves Labat de Rossi (qui joua du synthétiseur aux côtés de Todd Rundgren dans le bien nommé groupe Utopia) sont démesurés face aux résultats dérisoires qu'il obtient.