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La régularité jadis métronomique d’Alexandre Sokourov s’est arrêtée au début des années 2010 qui l’avaient vu pourtant couronné d’un Lion d’or pour Faust en 2011. Sept ans après Francofonia (2015), voici ce « conte de fée » expérimental. Dans un décor fantastique à l’allure d’un dessin mélancolique de Dürer, des « grands » hommes du XXe siècle attendent devant la porte du Paradis. Il s’agit de Staline, Mussolini, Hitler et Churchill, dont les visages travaillés numériquement à partir d’archives prennent vie. Sokourov, obsédé par la question du totalitarisme, poursuit un travail débuté avec Moloch (1999). Ce purgatoire n’est qu’un amas de ruines où les corps se dédoublent et où l’ironie fatiguée des uns et des autres, portée par des égos encombrés d’eux-mêmes, offre le tableau pathétique du pouvoir. Intrigant.