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Des adolescents américains enveloppés dans une lumière chaude de fin d’été. Des travellings latéraux accompagnent leur marche le long de trottoirs d’une banlieue proprette que le cinéma US des 80’s aura figée pour l’éternité. Où vont-ils ? Vers le moment « le plus important de leur vie », comprend-t-on. On passe d’un groupe à l’autre, essayant de raccorder tout ce petit monde et d’en saisir les éventuelles disparités. Ham on Rye, premier long-métrage de Tyler Taormina, se présente comme un college movie classique. C’est un leurre. L’étrangeté tient dans la façon dont le cinéaste refuse de poser en surplomb une dramaturgie sur ces corps en mouvement dont le point de convergence ne sera jamais atteint. C’est bien le mystère d’une adolescence par nature insaisissable qui est visée ici.