-
Réflexion intéressante sur la violence sociale gangrenant l’Argentine désamorcée par des dissonances systématiques.
Toutes les critiques de Historia del Miedo (Histoire de la Peur)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Agressivité dans l'air, menaces, états d'alerte... Cette atmosphère dangereuse assez actuelle, l'Argentin Benjamín Naishtat la cisèle dans ce premier film, où des fragments de fiction se mettent à produire une tension énigmatique, sous l'effet de cadrages très réfléchis et d'une bande-son tout aussi travaillée. Une belle recherche formelle, qui, hélas, se replie peu à peu sur elle-même et devient l'unique enjeu de cette Histoire de la peur...
-
Généralisant et un rien présomptueux (...) Peur de déranger, de mal faire, de décevoir, d’être soi-même : c’est presque une nomenclature (obsession borgésienne) que le film décline, un système qui finirait par lasser si l’ironie et l’humour absurde ne s’y mêlaient. (...) Même déséquilibré, "Historia del Miedo" tient debout et impose le regard original de Naishtat, déjà repéré pour ses vidéos expérimentales. Ici, le langage de l’art contemporain agit comme un provocateur et révèle la violence des rapports sociaux dans la société argentine.
-
par Thierry Chèze
Avec un sens évident de la mise en scène et du cadrage, Naishtat raconte cette tension qui peut à tout instant basculer dans la tragédie. Mais obsédé par cet aspect formel, il oublie de raconter des histoires et finit par étouffer de sa cérébralité. A la manière d'un élève très doué mais bien trop scolaire.
Ce qui frappe d'emblée dans Historia del miedo (Histoire de la peur), c'est l'affirmation de son écriture : acérée, imposante. (...) Au-delà de son intelligence manifeste, Histoire de la peur souffre toutefois d'un ton comminatoire qui se retourne contre le spectateur. Ses cadres au cordeau, son montage tranchant, sa froideur ostentatoire, témoignent d'une volonté de contrôle qui fait moins la critique de la bourgeoisie argentine qu'elle n'en redouble les procédures d'isolement.