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Dans Joueuse, Jennifer interprète le rôle muet de la passeuse de témoin, puisque c’est en la regardant jouer aux échecs que Sandrine Bonnaire, humble femme de ménage, va réaliser que son destin passe par un échiquier. C’est la belle
idée initiale de ce premier film à la modestie touchante, dans lequel Caroline Bottaro fait preuve d’un joli sens narratif en même temps que d’une vraie capacité à camper des protagonistes tout en nuance, que ce soit son héroïne, le mari
de cette dernière (excellent Francis Renaud) ou sa patronne. Bien sûr, il y a des scories, comme le vieux professeur grincheux mais bourré de tendresse incarné par Kevin Kline, ou certaines facilités de mise en scène (les moments où Bonnaire use de carrelages noirs et blancs comme autant d’échiquiers potentiels !), mais cela reste assez secondaire. Ce qui frappe surtout, c’est la manière dont la réalisatrice fait de ce sujet un peu désincarné et élitiste (les échecs) un vrai film social où sont posées des questions plus profondes qu’il n’y paraît.
Toutes les critiques de Joueuse
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est une belle histoire que nous raconte Caroline Bottaro, celle d’une femme qui, entre ciel et eau, semble prisonnière de son destin et de sa condition; prisonnière d’une île aussi qui contribue à l’enfermer un peu plus dans sa vie. Pour s’échapper, il y aura désormais cet amour pour le jeu des échecs auxquels l’initie un riche et veuf américain, Kröger, personnage merveilleusement campé par Kevin Kline, dont la présence est une des belles surprises du film. Avec ce premier long métrage la réalisatrice nous invite à un voyage au cœur d’une solitude, d’une remise en question plus que douloureuse d’un être et d’une vie. Le plus beau rôle de Sandrine Bonnaire depuis « La cérémonie » de Claude Chabrol.
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Un premier film d'auteure pour grand public, parfaitement maîtrisé, avec une joueuse hors pair.
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Joueuse, de Caroline Bottaro, est l'histoire de la métamorphose d'une femme au quotidien insipide, et la métaphore d'une libération, de la reconquête d'un conjoint. Le jeu d'échecs est à la fois passion, instrument de communication, de communion, de séduction. Une distraction qui élève et une arme pour renaître, flirter, revivre. Un geste d'insoumission. Avec tout le suspense, le défi ludique que provoque une partie.
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Attention, charme. Abstraction faite de la musique et passé les toutes premières minutes qui font craindre le pire dans le registre "film français intimiste", voilà une première oeuvre joliment dominée dont on sort ému et léger.
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(...) c'est avec tenue et retenue que Caroline Bottaro dirige son premier long métrage. On dirait un film de fin de carrière, mais bon... Elle a, en revanche, la qualité précieuse d'aimer ceux qu'elle observe et de nous les rendre tous aimables. (...) Caroline Bottaro est une humaniste. Et puis il y a Sandrine Bonnaire, dont on ne se lasse pas d'admirer l'éclat fragile, l'ardeur tenace. Face à elle, Kevin Kline, génial cabotin parfois (Un poisson nommé Wanda), qui ici ne fait rien. Rien de rien. Mais superbement... Les voir tous deux se mesurer, s'apprivoiser peu à peu suffit à notre plaisir.
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Dès les pièces placées sur l'échiquier, il n'est pas difficile de prévoir les coups scénaristiques de cette comédie senti...mentale.