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Inspiré de l’affaire Alain Lamare, criminel qui sévit entre 1978 et 1979, le troisième long métrage de Cédric Anger est une plongée dans l’inconnu, l’inexplicable. Franck est un être totalement opaque. Malgré ses lettres à la police (dont l’une des phrases donne son magnifique titre au film), ses raisons de tuer restent en effet mystérieuses, d’autant qu’il n’y prend aucun plaisir. Sa vie publique est celle d’un homme sans qualités, certes bon élément mais à qui toute mutation est refusée. Très documenté, le film évite la reconstitution pétrifiante et crée une ambiance grâce à une image bleutée accentuant la pâleur des visages, un détail de décor (téléphone, voiture), une information à la télévision (l’invasion du Koweit). La caméra suit les faits et gestes de Franck, accompagne ses manies, ses aversions, ses fragilités (impressionnant volume de jeu de Guillaume Canet). On passe de l’empathie au rejet du personnage, de la compréhension à la certitude de ne rien savoir de lui. C’est à la fois déstabilisant et captivant.
Toutes les critiques de La prochaine fois je viserai le coeur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Une histoire effarante de gendarme serial killer, névrosé et autodestructeur, qui enquête sur ses propres crimes. Froid ou potache, maniaque,e cruel ou ému, Guillaume Canet est la colonne vertébrale de ce polar. (...) Anger permet d'approcher la vérité sans le sensationnel.
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Cédric Anger brosse avec une impassibilité glaciale le portrait d'un homme malade, admirablement campé par Guillaume Canet. Dans son genre, très impressionnant.
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Un long métrage aussi calme et maîtrisé que son personnage est agité et déséquilibré. Cédric Anger réussit là son film le plus accompli.
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Anger filme bien, mais il filme froid (...) Ce qui méritait d'être un film de genre éprouvant devient un genre de film psychologique. C'est un choix. Celui de Guillaume Canet, angoissant au possible dans la peau de l'assassin, est en revanche incontestable. Il n'a jamais été aussi bon.
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Les oreilles décollées, la mâchoire affaissée et la lippe inflexible, Guillaume Canet en fait le minimum, et il est fascinant.
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Une histoire vraie avec un Guillaume Canet au top de sa forme.
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Sans jouer faux, Anger et Canet parviennent à susciter une étrange sympathie pour le personnage principal de "La prochaine fois je viserai le cœur." Et c'est peut-être l'élément le plus inquiétant de l'histoire
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Guillaume Canet, se révèle plutôt flippant dans le genre "Mon voisin le tueur".
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Cédric Anger parvient à installer une atmosphère glaciale. Pêchant parfois par manque de variété de points de vue, ce portrait reste passionnant et fait véritablement froid dans le dos.
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Un thriller documenté qui, malgré quelques longueurs, évite tout sensationnalisme. Tour à tour glaçant et touchant, fragile et implacable, Guillaume Canet livre l’une de ses performances les plus complexes.
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Guillaume Canet semble prendre un vif plaisir à aller à contre-courant d’une image de brave type qui lui colle à la peau. (...) La faiblesse du film repose sur son rapport de fidélité à l’histoire, s’encombrant de scènes reconstituées qui piègent le récit dans une fausse réalité.
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Un thriller pur, sombre effrayant et dénué de psychologie ou presque. (...) Avec le visage impassible, fermé, fantomatique d'un Guillaume Canet surprenant, Cédric Anger filme brillamment l'angoisse devant le vide.
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La mise en scène brille dans une restitution de faits épouvantables, alors qu’Anger nous convie aux portes d’une folie malaisée qui trouve en Guillaume Canet un réceptacle formidable (...) Une réussite en tous points qui se subit plus qu’elle ne se savoure.
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Guillaume Canet n’a jamais été aussi bon. La musique, composée par Grégoire Hetzel, accompagne de manière très particulière les variations et l’intensité des sentiments éprouvés par Franck. (...) En deux scènes d’anthologie, Cédric Anger fait montre de son talent de cinéaste.
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Cédric Anger, radiographie avec une froideur clinique la folie criminelle d'un psychopathe auquel Guillaume Canet, en mode minimaliste, apporte une dimension banale et terrifiante.
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Guillaume Canet, doux et févreux, confère à Franck épaisseur et opacité. Il est extraordinaire ! On est à la fois déstabilisé et fasciné.
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Cadric Anger a choisi d'exposer ce qui se passe dans la tête d'un maniaque avec la précision clinique d'une autopsie. Cela donne un récit glauque pour un personnage glaçant au possible, dont le comportement provoque malgré tout une certaine fascination. Il faut dire que Guillaume Canet offre une interprétation énigmatique d'une exceptionnelle qualité.
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Le portrait du sujet paraît incomplet : il y a les traits, parfois voisins, parfois paradoxaux, mais le film eût été plus intéressant encore en se penchant sur les connexions entre eux, sur ce qui les réunit. Le récit s’avère honnête, délivrant le programme d’alternance entre les genres, les registres et les points de vue, mais restant à la surface de ce qu’il pouvait faire avec son matériau.
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Dommage que certains personnages soient un brin caricaturaux. Pourtant, dans une ambiance crépusculaire et inquiétante, Guillaume Canet, servi par son physique de gendre idéal, incarne formidablement cet insoupçonnable tueur schizophrène. Ce polar tendu et sombre embarque peu à peu le spectateur dans la tête d'un psychopathe au visage si innocent pour mieux le surprendre.
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Guillaume Canet s'attaque désormais à des rôles profonds, troubles, voire malsains. Un film déstabilisant.
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Tout, décors, lumières, costumes et direction d'acteurs enfonce le clou de la noirceur dépressive et manque de cette nuance qui eut été salutaire pour toucher de manière moins appuyée et plus intuitive cette fêlure.