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Avec Lady Jane, polar d'une noirceur presque absolue, le réalisateur déshabille en effet son écriture, délaisse les discours, complexifie ses personnages. En s'appropriant avec brio les codes du film noir, en se laissant aller au plaisir d'un exercice de style jamais gratuit et en grattant jusqu'à l'os ses dialogues, il se renouvelle sans se renier.
Toutes les critiques de Lady Jane
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Robert Guédiguian vient de signer, avec Lady Jane, une incursion particulièrement réussie dans un nouveau registre: le film noir.
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C'est un film noir, envoûtant, où le tueur a l'allure d'un jeune homme bien, et où le meurtre n'est pas élucidé. Pour son premier polar, Robert Guédiguian travaille, de nouveau, avec ses acteurs fétiches qui offrent une densité bien loin du simple exercice de style.
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Son film, le cinéaste l'a voulu violent, à vif comme une plaie qui, pour toujours, brûlera sous le sel des larmes. Réunis en un triangle où chacun est à son sommet, Ascaride, Darroussin et Meylan mettent leurs personnalités au service de personnages que l'on ne peut ni quitter des yeux ni du cœur.
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Guédiguian fait cette fois dans le polar, et sans y aller de main morte : nuit à couper au couteau, flingues, dealers, sang, cadavres. Au moment où se mettent en place les balises vers le dénouement, Guédiguian est plus pataud pour mener de concert film de genre et film de... Guédiguian. Le bouclage de l'intrigue policière fait glisser Muriel et ses (ex) amants dans un mélodrame à retardement sans doute trop explicite, avec une partition un peu chargée pour Darroussin en desperado absolu.
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Robert Guédiguian tourne à nouveau avec ses trois acteurs fétiches, avec son « collectif possible, des gens qui fabriquent des films ensemble depuis des années » aime t-il à dire. Et c’est vrai que c’est important de savoir que cette petite bande continue sa route avec le cinéma tout en faisant un peu « Bande à part ». « Lady Jane » est un film grave sur la vengeance qui appelle la vengeance. Comment vivre avec ce sentiment qui ronge petit à petit le cœur, détruit, même des pays. Sur un écran d’une télévision, un court extrait de documentaire montre des évènements au Moyen Orient. Mais c’est bien l’histoire entre ces trois êtres, leur mémoire commune et le temps qui passe qui intéresse Robert Guédiguian. Le temps assassin qui use, fait douter les amis et les amants d’hier, une femme et une douloureuse absence, celle d’un fils assassiné sous ses yeux, voilà ce que filme magnifiquement en 2008 le cinéaste de « Marius et Jeannette ».
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Entouré de sa précieuse famille d'acteurs, le réalisateur de Marius et Jeannette réinvestit, sept ans après La ville est tranquille, l'univers du film noir. Malgré une indéniable patte, son polar tire plutôt dans la catégorie pantouflard.