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Le Siegfried du titre, c’est Siegried Sassoon, poète anglais, célèbre notamment pour ses écrits pacifistes inspirés par l’horreur de la Première Guerre mondiale. Terence Davies, dans l’ouverture de son ultime long-métrage (le cinéaste est mort en octobre dernier), plaque les mots de Sassoon sur des images d’archives des combats – un dispositif minimaliste mais puissant. Le film retrouve ensuite les rails d’un biopic plus classique, faisant longuement le récit des amours homosexuelles malheureuses de son héros dans le Londres mondain des années 20, ponctué de sauts temporels hasardeux vers les sixties, quand l’écrivain, au soir de sa vie, se convertit au catholicisme. Davies veut faire ressentir la douleur d’une existence brisée à plusieurs reprises – par la guerre, l’amour, les interdits sociaux – mais la durée excessive du film, les scènes de disputes très répétitives entre Sassoon et ses amants, et le jeu guindé des comédiens donnent à l’ensemble un aspect monotone et suranné.