-
Aux antipodes du film-dossier (genre «les années sida»), André Téchiné empoigne les destins de ses protagonistes, acteurs et témoins d’une histoire qui leur appartient et pourtant les dépasse. Il met en scène l’angoisse et la douleur, mais aussi (surtout) l’énergie du désir et les pulsions vitales. Le film avance à un rythme d’enfer. Provoque des rencontres brûlantes. Cogne le gris des nuits contre le jaune du soleil et de la robe de Sarah. Comme souvent chez Téchiné, les comédiens se surpassent. Emmanuelle Béart, fragile et lumineuse, excelle, mais dans ce film choral qui châtie la mièvrerie, tous sont à saluer.
Toutes les critiques de Les Témoins
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Filmé avec vivacité, monté nerveusement, "Les Témoins" est traversé par un souffle épique, emporté par une tension sexuelle exacerbée par le choix des couleurs éclatantes, avant de s'effondrer avec l'appropriation du corps par la maladie. Admirable.
-
Dans un cinéma français de plus en plus infantilisé, Les Témoins apporte un poids existentiel détonnant. C’est un film adulte, qui, à l’instar de ses personnages, tâche de lutter contre les ténèbres, de donner sens et luminosité à l’expérience humaine. Pour que la vie soit toujours un roman.
-
Avec une acuité qui force le respect, le réalisateur affirme la complexité de la vie, la pureté des sentiments affolés, le prodige d'un cinéma qui remue d' autant plus qu'il témoigne.
-
Un mot n'est jamais prononcé, dans le nouveau film d'André Téchiné, alors que ce qu'il désigne fracasse l'époque évoquée (1984-1985), terrifie tous les personnages, tue l'un d'entre eux : le mot "sida". Les Témoins exalte délibérément la pulsion de vie. C'est un film qui, du début à la fin, fait l'apologie du désir de bonheur. Ce refus de désigner le monstre équivaut à un pied de nez, un bras d'honneur.
-
En revenant sur le début des années sida, avec ses acteurs, tous excellents, le beau film d’André Téchiné nous prend à témoin du miracle d’être tout simplement vivants.
-
On est loin de l’émotion des « Roseaux Sauvages » avec ces portraits d’êtres blessés dont certains se montrent franchement insupportables. On est dans une œuvre ensoleillée mais âpre.