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Très vite, le sang gicle dans cette love story volcanique entre junkies newyorkais sans domiciles en quête d’un fix. La double addiction de la jeune Harley pour son mec et la drogue s’incarne à même ses veines meurtries. En adaptant le livre d’une SDF (Arielle Holmes, irradiante de naturel, dans son propre rôle), les frères Safdie refont Panique à Needle Park en 2015, version mumblecore. Soit une certaine idée de l’indépendance américaine, fauchée certes, mais pas cheap. L’aspect documentaire nourrit les personnages sans les étouffer dans un naturalisme sordide. Au contraire : avec ses néons roses, ses fulgurances surréalistes et sa B.O. électronique, ce "mélo(-fi)" dégage un charme étrange et puissant.
Toutes les critiques de Mad Love in New York
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Filmer les marginaux, avec le degré adéquat de mise en danger, d’implication, de fictionalisation : épreuve du feu de l’underground cinema new-yorkais sans cesse remise sur le métier et qui, encore une fois, fait impeccablement ses preuves.
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A la caméra, le prodige Sean Price Williams, chef opérateur clé de cette génération artisanale (Queen of Earth, d’Alex Ross Perry, 2015), signe une image fluente, d’une incroyable mobilité.
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Outre son interprète, la force du film doit beaucoup à son inspiration plastique - d’une crudité comme filtrée à travers une gaze mince aux rouges, bleus et verts mordorés -, à la sensibilité du cadre, à la nervosité de la focale d’un téléobjectif qui saisit l’errance de ces personnages comme dans les interstices de la foule et de la vie cossue du quartier, tenues à l’écart, presque invisibles.
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Ce film cru, assez déconstruit, au montage cut, est une des plus noires visions de la vie urbaine depuis Requiem For a Dream, autre histoire de junkies. (...) Déchirant.
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(...) les frères Safdie parviennent par leur intelligence de regard et par leur compassion innée envers les marginaux qu'ils filment à ennoblir un réel tragique et ainsi à rendre le parcours de Arielle Holmes impressionnant d'intensité.
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Vidée de cette féerie de pacotille qui faisait le charme trouble du film précédent, la part de chronique d’observation de Mad Love temporise inutilement la contagion sentimentale.
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Le style des frères trouve un souffle plus intense grâce à la rencontre avec une actrice et une muse : Arielle Holmes.
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Ex-toxico et SDF new-yorkaise, Arielle Holmes se révèle saisissante dans son propre rôle.
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En tout état de cause, le film marque les esprits, parfois un peu trop bruyant et surligné, mais représentatif d'un nouveau mouvement à suivre de près: le "mumblecore", long-métrage indépendant tourné à l'arrache avec des comédiens pour la plupart non professionnels.
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La violence des sentiments affûtés par les excès se retrouvent dans le jeu naturaliste de comédiens, pour la plupart, amateurs. Ils apportent un cachet réel à cette oeuvre underground intrigante, parfois marquante, à défaut d’apporter l’extase du bouleversement.
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(...) les scènes du début et de la fin autour de l’amour totalement destructeur de Harley pour un de ses compagnons de rue sont d’une intensité et d’une urgence qui contrastent avec le reste du film, ingrate chronique d’une survie au jour le jour à New York.