Toutes les critiques de Mercenaire

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Soane, rugbyman de 16 ans venu de Walliset-Futuna, débarque en métropole, dans le Nord, vendu à une équipe de seconde zone. Il va essayer de survivre entre les magouilles des clubs et celles des entraîneurs.
    Pour son premier long métrage, Sacha Wolff a choisi un sujet à la fois original et d’une évidence frappante : le destin de jeunes rugbymen polynésien négociés comme des bestiaux dans le mercato minable de l’ovalie du "ch’Nord ". Formellement, le réalisateur colle au plus près des corps avec un oeil clinique et précis, dans une ambiance de film noir (plutôt grisâtre) français à la Jacques Audiard, pour aboutir à un cinéma qui se veut le trait d’union entre l’anecdote documentaire et la tragédie bigger than life. Mais ce qui domine l’ensemble est la passion évidente de Sacha Wolff pour filmer le corps de cinéma inédit du formidable Toki Pilioko (acteur non professionnel aussi jeune que le  personnage qu’il joue). Cette masse tatouée aux yeux innocents surgie de la mer conduit l’action, donne un cadre au film et finit par tendre à la dimension mythologique. Cet aspect est souligné par l’abondance de rituels (les chants d’avant-match, le syncrétisme de la religion polynésienne entre christianisme et paganisme, la violente séance de tatouage à Lourdes et la musique d’orgues) mais aussi par l’épilogue homérique – référence explicite à L’Odyssée – qui achèvent de transformer l’essai de cet impressionnant premier long. Dans le genre c’est ce qu’on appelle un coup de maître.
    Sylvestre Picard

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Il suffit de faire la moyenne entre ces artifices et la vérité de l’interprétation, tout en factorisant l’énergie de la mise en scène pour obtenir le score final : il est en faveur de Mercenaire.
     

  2. Libération
    par Clément Ghys

    C’est un monde nouveau que Mercenaire nous ouvre en allant jusqu’en Océanie, dans cette zone quasiment vierge de vrais films, loin des clichés de cartes postales ou de tout imaginaire et prédiction.