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Après Le dernier roi d'Ecosse où il mettait à nu la personalité hubristique d'Idi Amin Dada, Kevin Macdonald s'attache donc au destin du "boucher de Lyon" en signant un documentaire aussi excitant qu'un thriller, uniquement composé d'archives. Mais derrière son incroyable brio narratif, Macdonald dresse un réquisitoire sans appel contre les démocraties occidentales.
Toutes les critiques de Mon meilleur ennemi
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Avec Mon Meilleur Ennemi Kevin McDonald réinvente les règles du documentaire historique. Mené tel un thriller, ce film nous permet de découvrir le parcours incroyable de Klaus Barbie. Portrait sans concession et véritable enquête sur la seconde vie du boucher de Lyon, le cinéaste porte un regard très contemporain sur ce personnage à la fois flippant et totalement bouffon. La voix d'André Dussollier narrant les images d'archives brillamment mêlées aux interviews donne une véritable force à ce film qui va bien au-delà du devoir de mémoire. Brûlot contre le gouvernement américain d’hier (et d’aujourd’hui) qui utilise les ennemis de ses ennemis pour parvenir à ses fins (même quand il s’agit d’anciens nazis), Mon meilleur ennemi est l’un des films politiques les plus excitant du mois.
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Le sujet central de ce remarquable documentaire est l'après-guerre. Images fortes et témoignages d'historiens établissent l'enrôlement de bourreaux nazis dans les services secrets américains, leur sinistre expertise utilisée contre le nouvel ennemi marxiste.
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Cette biographie de Klaus Barbie, qui réunit documents d'archives et de nombreux témoignages, dresse un réquisitoire aussi implacable qu'étonnant. Montée nerveusement comme une fiction autour d'une succession de faits finalement peu connus, accompagnée d'une musique décalée du propos, la démonstation passionne et fait mouche.
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Il y a du rythme dans ce récit qui a tout du thriller : à l'écran s'écrit le roman d'une ordure, entre fuite, traque, putsch, torture et services secrets. Habile à maintenir une tension dramatique, Kevin Macdonald ne livre pourtant aucune révélation fracassante. (...) L'intérêt du film est plutôt dans les images et anecdotes saisissantes qui révèlent l'extraordinaire cynisme du personnage. Comme le pèlerinage obscène de Klaus Barbie au Panthéon, sur la tombe d'une de ses plus célèbres victimes : Jean Moulin.
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Ce film, signé du réalisateur du Dernier roi d'Ecosse, témoigne à charge contre les Etats-Unis qui, voulant combattre le communisme, n'ont pas hésité à recycler ce nazi. A travers la destinée de ce criminel de guerre et de paix, c'est une partie nauséabonde de l'histoire secrète du XXe siècle qui remonte à la surface, entraînant dans son ascension vers la vérité les dépouilles de Jean Moulin et de Che Guevara.
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Etoffées par diverses musiques qui créent artificiellement du suspense, de la dérision, de l'exotisme, celles-ci sont toutes mises sur le même plan, comme autant de petits segments d'un récit linéaire, alors qu'elles proviennent aussi bien d'historiens que de proches de Klaus Barbie, d'un homme qui fut ministre de l'intérieur du temps de la dictature bolivienne que d'un journaliste, d'une victime du tortionnaire que d'un "aventurier"... Ce parti pris purement spectaculaire, qui donne au film des allures de portrait télévisé de stars hollywoodiennes, tout en flirtant avec la théorie du complot, est le signe, chez son auteur, d'une indécente désinvolture.