Première
par François Léger
Moong-Chi est un chien heureux, habitué à vivre en maison en compagnie de son maître. Lorsque ce dernier l'abandonne subitement au milieu de la forêt, le toutou se retrouve obligé de vivre en meute avec d'autres laissés pour compte de son espèce. La meute découvre la liberté et cherche à échapper à la folie des hommes en se rendant sur des terres réputées désertiques... Sélectionné l'année dernière en compétition Contrechamp du festival d'animation d'Annecy, Nous, les chiens étonne par son manque total de prise de risque. Tout à fait consensuel, le film sud-coréen déroule un récit sans aspérité, à la morale convenue (« il faut faire confiance aux autres »). Son unique niveau de lecture et sa poésie gentillette le réservent de fait aux moins de dix ans.
Même quand il traite de la mort en laissant un chiot orphelin après une collision violente dans une belle scène au découpage parfait, Nous, les chiens le fait avec une superficialité qui tue toute possibilité d'émotion chez le spectateur (le gros chagrin est dépassé en trois minutes). Un scénario plus solide aurait certainement fait honneur à son joli rendu 3D, quelque part entre un Disney vintage (les traits de certains chiens rappellent furieusement La Belle et le clochard) et le cel shading de A Scanner Darkly version lo-fi.