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Au Maroc, le fait d’accoucher d’un bébé hors mariage est encore de nos jours passible d’une peine d’emprisonnement d’un mois à un an. Cette information sidérante est au cœur de ce remarquable premier long métrage, où l’on suit la panique de d’une jeune femme de 20 ans qui, suite à un déni de grossesse, accouche d’un bébé alors qu’elle est encore célibataire. Une singulière course-poursuite s’engage alors : l’hôpital consent à lui accorder 24 heures pour fournir les papiers du géniteur avant de prévenir, en cas contraire, les autorités. Qui est ce père ? Acceptera-t-il de reconnaître l’enfant ou niera-t-il cette relation ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans ce film éminemment politique qui se vit comme un thriller jusque dans ses rebondissements réellement inattendus. Et pour pointer du doigt l’archaïsme de cette situation, Meryem Benm’ Barek a choisi d’abord et avant tout d’entendre la voix des femmes marocaines. De donner la parole, via ses personnages, à celles qui vivent ce genre de situation, Sofia bien sûr, mais aussi sa mère, sa tante et sa cousine. Des voix discordantes qui racontent par leur affrontement la société marocaine dans son ensemble où la puissance de la tradition vient se heurter sans cesse au désir d’évolution des nouvelles générations. Le tout en 80 minutes d’une intensité jamais prise en défaut qui révèlent deux grands talents : Maha Alemi et Sarah Perles.