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Le film n'est pas précisément fun, il est austère et cafardeux, mais vibrant. Néanmoins, s'il se conclut sur une impossibilité, il signale aussi par son titre, une forme d'optimisme du désespoir.
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The Rebirth met donc la patience du spectateur à rude épreuve : sur la corde raide, il repousse au plus loin l'issue possible du changement. Et si le cheminement narratif est long, lent, répétitif au risque d’être pénible, il traduit avec acharnement le douloureux chemin d’une rédemption. Au final, ce n'est plus vraiment un film que l'on regarde, la vie nous rattrape, et c'est à la fois infinimenent rasoir et terriblement bouleversant.
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Après avoir assisté de nombreuses fois au même enchaînement de séquences (travail à l’usine, retour au foyer, confection et prise de repas, toilette, lecture, réveil, petit déjeuner, etc.), on s’attend à ce qu’il se produise quelque chose qui fasse dérailler la mécanique. Cela finit par arriver, mais sur un mode tout aussi infinitésimal. Assiste-t-on à un processus de perdition, d’expiation, ou à l’amorce d’une renaissance suggérée par le titre ? C’est indécidable. L’essentiel, c’est le chemin, en l’occurrence le processus de concentration d’une réalité fonctionnelle qui aboutit à une forme de plénitude. L’ataraxie.
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Quasiment dépourvue de dialogues, plombée par la prostration morale des deux protagonistes, l'action est délibérément répétitive. Elle reproduit, au risque d'un mortel ennui, le rythme fastidieux de cette vie laborieuse et moralement accablante, marqué cependant par les imperceptibles modifications des situations durant lesquelles les deux personnages sont amenés à se croiser.
Une manière de suspense finit pourtant par se dégager de ce parti pris rigoureux, qui concerne le possible rapprochement des personnages, à la fois moralement mais aussi, physiquement, à l'intérieur d'un même cadre. C'est là d'ailleurs tout l'enjeu et toute l'audace du film, que d'avoir transféré sur le plan purement formel une question éminemment morale, au risque de reproduire, plutôt que de la transfigurer, l'impasse qui la caractérise. -
Le réalisateur japonais Masahiro Kobayashi traite d'un sujet d'actualité en montrant des parents accablés, l'un par le travail du deuil, l'autre par le manque de communication avec un enfant qui lui a échappé. Chacun de son côté, ils entament une difficile reconstruction en répétant machinalement les gestes du quotidien pour se rassurer. Jamais ils ne se parlent, mais ils se reconnaissent et s'apprivoisent. Dans un décor déshumanisé, ce récit en boucle captive mais finit par lasser. Par conséquent, l'émotion en pâtit. Dommage.
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The Rebirth - Léopard d'or à Locarno en 2007 - joue avant tout sur la répétition de gestes quotidiens, rituels (un oeuf cru mélangé à un bol de riz, ad lib.), mais montre les limites de ce style, minimaliste jusqu'à l'abstraction.
The Rebirth