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Troquez les buveurs de sang contre un tueur en série et le film de Vincent Lannoo prend la forme d’une resucée de C’est arrivé près de chez vous. Allant bien au-delà de la simple référence, Vampires pompe en effet la substantifique moelle de son modèle, aussi bien dans les principes de scénario que dans ceux de la mise en scène. Dommage pour les comédiens (une apparition de Julien Doré en guest), qui se défendent, et pour la première partie, réellement mordante quand elle aligne gags bidonnants (le vampire américano-marseillais) et saillies grinçantes sur les tabous sociaux actuels (dont une méthode radicale pour se débarrasser des sans-papiers et des allusions à peine voilées au communautarisme et à la pédophilie...). Cette part transgressive constitue le seul sel de Vampires, comédie qui se montre plus habile à démontrer la contagion d’une monstruosité ordinaire qu’à renouveler le genre.
Toutes les critiques de Vampires
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Perfusé à l'humour noir, ce film, dans la veine de C'est arrivé près de chez vous, mord à pleines dents dans le politiquement incorrect en dressant un tableau sanglant d'une Belgique en pleine déliquescence. Très drôle, inattendue, cette comédie aux dents aiguisés et au sang chaud est l'ovni de la rentrée.
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Après s'être fait les dents sur le monde du théâtre dans Strass (2002), notre homme lève le voile sur ces gourmets d'un genre un peu particulier, vivants en toute liberté en marge des humains. Nourris aux SDF et aux clandestins, les Nosferatu belges font davantage penser aux héros de l'émission « Strip-tease » qu'aux héros gothiques popularisés par Coppola. L'humour pince-sans-rire des acteurs conservant un sérieux irrésistible tout en débitant des propos monstrueux évoque un C'est arrivé près de chez vous assaisonné à la sauce fantastique.
Le fils coureur de jupons, la fille amoureuse de culture humaine et le patriarche canadien désireux de faire entrer ses disciples dans le monde moderne font ainsi partie d'une galerie de portraits savoureuse. Comme une bonne portion de boudin -
Potache au premier abord, le film crée peu à peu un malaise qui fait son intérêt. La présentation de celle qu'on appelle "la viande", bonne à tout faire dont la tâche principale consiste à fournir quotidiennement aux vampires qui l'emploient des litres de son sang, donne le ton.
(...) Aussi outrancière soit-elle, la métaphore fait rire de ce rire nerveux que peut susciter une satire qui touche juste. Mais lorsqu'un homme à la peau noire est amené par un policier sur le pas de la porte, qu'on le parque dans un enclos au fond du jardin, qu'on se met le lendemain à quatre autour de la table pour le dévorer, le rire cède le pas à une gêne proche de l'effroi.
Pour autant, le film ne sombre pas dans le sordide, sauvé qu'il est par la distanciation apportée par la caméra du journaliste, et par un rythme enlevé qui empêche de s'appesantir. -
Le « documenteur » de Vincent Lannoo reprend la formule gagnante de C'est arrivé près de chez vous : une esthétique de reportage (caméra tremblée, acteurs qui s'adressent à la caméra) au service de gags politiquement très incorrects - les handicapés et les cancéreux, entre autres, en prennent pour leur grade. Entre deux scènes gore mais drôles, la critique sociale pointe ses canines : on apprend ainsi qu'en matière de lutte contre l'immigration clandestine les vampires se révèlent bien plus efficaces, et discrets, que les charters.
Un humour aussi violemment transgressif a souvent du mal à tenir la distance du long métrage. Les inévitables baisses de rythme sont néanmoins compensées par l'abattage comique des acteurs. L'ex-« nouvelle star » Julien Doré fait une apparition réjouissante en vendeur de cercueils. Et le Québécois Paul Ahmarani, irrésistible en suceur de sang « progressiste », se révèle aussi déjanté que Benoît Poelvoorde au sommet de sa forme. -
Il y a à peine de quoi nourrir un sketch, et encore, même pas drôle, dans cette pauvre resucée, version goule, de "C’est arrivé près de chez vous", sans style ni mordant. Une mauvaise blague, belge qui plus est !
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La forme faussement documentaire adoptée apparaît ultradatée et limite d’emblée le film dans sa visée mi-comique, mi-transgressive, en l’inscrivant dans un registre très bavard (beaucoup d’interviews et d’explications inutiles), anecdotique et répétitif.
De plus, l’idée de rejouer les scènes de la vie familiale (crise d’adolescence, querelles de voisinage) selon les règles de vie supposées des vampires donne lieu à des mises en situation artificielles qui ressemblent à des ateliers d’improvisation. On a vu plus mordant.