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Blaise et Nessa, couple marginal et toxicomanes en plein rehab, tondent des pelouses d'anonymes pour 15 dollars. Pour replonger et s'acheter de nouvelles doses ? Non, pour prendre la tangente et s'offrir une nouvelle vie. Werewolf fait partie de ces œuvres cinématographiques à l'aspect documentariste si prononcé que l'on en oublie totalement qu'il s'agit de fiction. Acteurs inconnus voire semi-professionnels, musique quasi-inexistante, rythme délétère et absence de réels enjeux scénaristiques... Ashley McKenzie, dont c'est le premier film, se contente de laisser tourner sa caméra tout en prenant une distance incroyable avec ses personnages et leurs actions. Le résultat est anxiogène et déroutant, comme son parti pris de cadrage, excluant souvent les visages des protagonistes principaux, qui nous laisse encore un peu plus à quai. À l'image d'un épisode de Striptease ou d’un vrai-faux docu de Roberto Minervini, le spectateur est plongé dans une observation étouffante et crue d'un quotidien à la fois désespéré, infernal et autodestructeur. Les fans du genre apprécieront, pour les autres, c'est une autre histoire.