Un premier long métrage sur l'adolescence marqué d'une vraie sensibilité de cinéma
Le nombre assez réduit de ses imitateurs laisse penser que ce n'est pas si simple de copier le style frappant et hyper cohérent de Wes Anderson. A première vue, c'est pourtant le projet de Fantastic Birthday : s'attacher à reproduire Rushmore ou Moonrise Kingdom en cochant le maximum de cases. Effets mécaniques de cinéma primitif passés au filtre instagram, références françaises, look vintage (les années 70), récit de quête initiatique avec des monstres déguisés cachés dans des décors en carton-pâte, effets comiques absurdement chorégraphiés, un Indien à turban, le tout emballé au format carré... Mais la beauté des visions de la réalisatrice australienne Rosemary Myers (c'est son premier long) finit par emporter et émouvoir par son évidente sensibilité et une vraie densité de cinéma. En racontant comment la fête d'anniversaire des 15 ans de Greta (la jeune Bethany Whitmore, formidable) tourne à l'absurde, Fantastic Birthday donne l'impression de s'immerger dans une chanson du groupe Belle and Sebastian : les vignettes colorées que le film aligne évoquent le délicat et onirique impressionnisme pop de Stuart Murdoch. Comme chez lui, la cruauté n'est jamais loin, le rêve tourne rapidement au cauchemar et l'adolescence est une prison irréelle dont il faut vite démasquer la nostalgie trompeuse pour pouvoir grandir. En version originale, le film s'intitule Girl Asleep. Ca pourrait faire un très chouette titre de chanson. De Belle and Sebastian par exemple.
Fantastic Birthday sort en salles le 22 mars. Bande-annonce :
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