Le maquillage raté d'Emma Stone dessine les portraits de ses partenaires de jeu !
Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s'enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.
Alors que Pauvres créatures sort cette semaine au cinéma, un tweet fait sensation à propos de son affiche. Aviez-vous remarqué que sur le poster montrant Emma Stone fixant les spectateurs en gros plan, maquillée n'importe comment, son rouge à lèvres et son fard à paupières mal assortis cachaient ses partenaires de jeu ?
L'image évoque d'emblée une fillette qui aurait piqué le make-up de sa maman pour se l'appliquer en cachette, mais en y regardant de plus près, elle cache aussi toute une symbolique. Une fois ces trois visages repérés, on ne voit plus que ça !
Sur son œil gauche, on reconnaît Ramy Youssef, l'interprète de Max McCandless, l'assistant du Dr. Baxter. Lui, joué par Willem Dafoe, est placé sur l'oeil droit, et sur sa bouche est étendu Mark Ruffalo, qui joue l'avocat évoqué dans le synopsis, Duncan Wedderburn (mieux vaut ne pas en dire plus pour ne rien divulgâcher).
Le placement de ces trois hommes qui tentent chacun d'influer sur la vie de Bella n'est évidemment pas choisi au hasard, ni sans doute la couleur qui leur est associée. Max est un personnage chargé d'analyser le comportement de la jeune femme, une démarche réfléchie, froide par rapport à la soif de découvertes (notamment sexuelles) symbolisée par Duncan, partenaire de jeu hédoniste de la jeune femme. Au coeur de ce spectre, le Dr. Baxter étant le "créateur" de Bella, il fait le lien entre les deux vies de l'héroïnes (son triste passé et son avenir plein de promesses), ainsi qu'entre les autres hommes ou les émotions froides et chaudes représentées par le bleu et le rouge, qui, en les mélangeant, donnent du violet.
The details on this ‘POOR THINGS’ poster are insane. pic.twitter.com/7u6J3IPCoa
— A Shot. (@justashottt_) January 13, 2024
Poor Things n'est évidemment pas le premier film à avoir une promotion de ce genre : l'affiche originale de Halloween est restée célèbre pour son profil hurlant caché dans la main tenant un couteau, qu'on ne voit pas au premier coup d'oeil, par exemple.
Plus récemment, le poster officiel d'Under the Silver Lake, un thriller parano porté par Andrew Garfield, était bourré d'éléments à décrypter. Dans ses bulles se forment un pirate, une guitare, une surfeuse, une poupée Barbie…
Yorgos Lanthimos a décidément pris soin de multiplier les détails dérangeants lors de la promotion de ce film. Car en plus de cette affiche, il en existe d'autres aux concepts tout aussi déroutants, comme celui, également centré sur l'héroïne Bella Baxter. Ce qui s'apparente à un portrait classique montre en fait son corps d'adulte cachant une plus petite personne, son "mini-moi" pensif. Une image malaisante à souhait dont le réalisateur a le secret : il avait déjà supervisé des posters originaux pour ses précédents films, notamment pour The Lobster et ses visuels qui se répondaient ou la chambre d'hôpital si froide au plafond interminable de Mise à mort du cerf sacré.
The Lobster, La Favorite, Pauvres créatures : les affiches fascinantes de Yorgos Lanthimos
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